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GREFFE : Modifier les cellules T pour une meilleure acceptation du greffon

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 2 semaines
Immunity
Une nouvelle approche moléculaire permet une meilleure acceptation du greffon tout en préservant le maintien de la capacité de lutter contre les infections.

Cette recherche d’une équipe de l’Université de Bâle a peut-être trouvé le moyen de surmonter le principal défi de la greffe, le risque de rejet. Alors que la suppression du système immunitaire pour prévenir le rejet d'organe ouvre la porte à des infections qui peuvent être mortelles, cette nouvelle approche moléculaire décrite dans la revue Immunity permet le maintien de la capacité de lutter contre les infections.

 

Chez toute personne confrontée à un corps « étranger », qu'il s'agisse d’un virus, de bactéries, de champignons, ou d'organes à l’occasion d’une une greffe, les cellules immunitaires T entrent en action pour inactiver et détruire cet envahisseur. L’idée de l’équipe suisse était donc de trouver le moyen de supprimer de manière sélective la réaction immunitaire de l'organisme contre l'organe du donneur. Les chercheurs y parviennent en modulant une protéine spécifique dans les cellules T.

Visuel Swiss Nanoscience Institute/University of Basel, Biozentrum

 

Une nouvelle approche pour réduire le risque de rejet : une fois cette protéine coronine bloquée dans les cellules T, ces cellules immunitaires n'attaquent plus l'organe greffé mais continuent cependant de contrôler les virus, les bactéries et les infections fongiques. La coronine 1 est une protéine qui régule les cellules T, indispensables à la détection et à la destruction des envahisseurs du corps. Ces cellules T reconnaissent également un organe greffé comme étant étranger. C’est ici, sur un modèle de souris, que l’équipe a pu lier le processus de rejet du greffon par les cellules T à la protéine coronine 1. « En éliminant la coronine 1 (voir ci-dessous visuel montrant des lymphocytes T privés de coronine), nous constatons que les cellules T non seulement suppriment massivement la réponse immunitaire à l'organe transplanté, mais empêchent même activement son rejet », commente l’auteur principal, le Dr Rajesh Jayachandran. « Et nous avons été étonnés que ces cellules T privées de coronine 1 conservent leur capacité à lutter contre les infections ».

 

Une nouvelle voie de tolérance du greffon ? La recherche montre que, dans les cellules T, la coronine 1 module une voie de signalisation qui produit la molécule cAMP appelée « second messenger ». En l'absence de coronine 1, les taux d'AMPc augmentent considérablement dans les cellules T, rendant ainsi ces cellules « tolérogènes » vis-à-vis de l'organe transplanté. En théorie, il serait donc possible de « manipuler » la réponse immunitaire du corps en supprimant sélectivement la réponse immunitaire de l'hôte.

 

Ces résultats marquent une nouvelle étape dans le développement de thérapies permettant l’acceptation des organes greffés tout en maintenant la capacité de l’hôte à lutter contre les infections.


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