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GRIPPE AVIAIRE et supervirus: Les chercheurs défendent le bien-fondé de leurs recherches

Actualité publiée il y a 12 années 11 mois 1 semaine
Nature

Interrogés par la revue Nature, les deux chercheurs, Ron Fouchier et Ab Osterhaus, de l'Erasmus Medical Center de Rotterdam, l’une des équipes responsables du développement d’un « supervirus » H5N1, une souche hautement pathogène et transmissible d’homme à homme, défendent, après l’interdiction de publication de leurs travaux et le moratoire qu’ils ont par eux-mêmes décidé, les avantages d’une transmission des résultats de leurs recherches aux autres scientifiques.

Pour les chercheurs, le développement en laboratoire de souches du virus de la grippe aviaire H5N1 hautement pathogènes et transmissibles chez les mammifères pourrait contribuer à mieux se préparer aux pandémies, alors même que la crainte de l'Agence de Biosécurité américaine (NSABB) serait d'amplifier le risque de « récupération » accidentelle ou intentionnelle du virus. Les deux chercheurs se montrent critiques des systèmes de surveillance et à un délai de réaction qui, même en cas d'alerte précoce s'est déjà révélé trop long. « Certains pays riches doivent faire davantage pour améliorer les niveaux actuels de surveillance du virus dans les zones touchées ». L'OMS et son prochain Plan de préparation en cas de pandémie devra faire en sorte de mieux organiser le partage des virus et des connaissances pour les différentes bases de données des Etats-membres. Enfin, ils regrettent les avis contradictoires de la communauté scientifique qui ne contribue pas à faciliter la mise en œuvre d'un processus de décision et de partage des connaissances, actuellement à coordonner par l'OMS. Les chercheurs appellent donc à une voix plus unanime sur la menace de santé publique et les exigences de recherche posés par les virus H5N1.


Des voies biologiques suivies, dans les recherches, similaires aux voies biologiques naturelles : D'autant que les mutations identifiées et reproduites par les chercheurs, dans leur « supervirus » auraient emprunté des voies biologiques déjà identifiées comme suivies dans le passé par d'autres virus pandémiques naturels précédents. Selon les chercheurs, l'émergence d'un virus avec une capacité de transmission interhumaine suit des voies communes, avec un ensemble limité de changements biologiques et génétiques possibles. La compréhension de ces mécanismes peut donc réellement contribuer à améliorer la surveillance et la préparation à de futures pandémies.

5 mutations déjà séparément identifiées dans la nature : Si les 5 mutations générées en laboratoire n'ont jamais été identifiées ensemble, elles l'ont été séparément à l'état sauvage. La question du nombre de mutations constatées avant de déclencher des mesures d'urgence va donc se poser dans un avenir proche. Alors que les chercheurs ont compris, en reproduisant ces mutations, les conditions d'une transmission aéroportée, ils sont convaincus qu'un partage de ces données devient aujourd'hui, bien supérieur aux risques potentiels, même si, précisent-ils, tous les pays ne sont pas encore en mesure d'exploiter ces données de manière optimale.

Pour les chercheurs, l'objectif principal des recherches est donc de sensibiliser au potentiel pandémique du virus H5N1 et à la nécessité d'un renforcement de la surveillance et de la préparation à une prochaine possible pandémie, grâce à une compréhension optimale des processus de mutation. Les déficiences de la surveillance mondiale du virus ne justifient en rien, une absence de poursuite des recherches sur les mutations du virus, pour ces 2 grands experts en virologie.

Source : Nature doi: 10.1038/nature.2012.9919 « Researchers defend benefits of mutant flu research” (Visuels CDC)

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