GROSSESSE: Consommer trop de poisson, c'est plus d'adiposité pour le bébé
Consommer trop de poisson durant la grossesse c’est exposer le bébé à naître à trop de contaminants, de polluants et notamment de méthylmercure. Mais c’est aussi l’exposer à un risque très accru d’obésité, révèle cette étude de l’Université de Crète, menée sur plus de 25.000 grossesses. Les conclusions, présentées dans le Jama Pediatrics, font en effet valoir, ces effets, chez les bébés de mères ayant consommé du poisson plus de 3 fois par semaine, seulement, pendant leur grossesse.
Afin de limiter l'exposition des nourrissons notamment, aux contaminants comme les polluants organiques persistants (POP), les Agences sanitaires ont publié des avis sur la consommation de poisson chez les femmes enceintes et en population générale. Ainsi, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) a limité la consommation à 2 fois par semaine. Une étude de l'Université de Toronto a néanmoins montré que ces recommandations restent inefficaces pour réduire l'exposition des nourrissons. Les conclusions, publiées dans la revue Environmental Health Perpectives, montrent, qu'en raison de la persistance de ces polluants dans l'organisme, au mieux, l'exposition des nouveau-nés n'est réduite que de 15%.
L'équipe de l'Université de Crète a analysé les données de 26,184 femmes enceintes puis de leurs enfants à travers l'analyse de plusieurs études européennes et américaines, afin d'examiner l'association entre la consommation de poisson de la mère et la croissance des enfants. Les enfants ont été suivis jusqu'à l'âge de 6 ans. L'analyse montre que,
· Selon le pays, la consommation de poisson varie fortement, de 0,5 fois par semaine en moyenne en Belgique à 4,45 fois par semaine en Espagne.
· Par ailleurs, parmi les enfants participants,
- 31% ont suivi une croissance rapide de la naissance à 2 ans,
- 19,4% étaient en surpoids à 4 ans,
- 15,2% étaient obèses à 6 ans.
· Consommer du poisson durant la grossesse plus de 3 fois par semaine est associé
- à des valeurs d'IMC pour les enfants supérieures à tous les âges de l'enfant (2, 4 et 6 ans) vs consommer du poisson moins de 3 fois par semaine.
- à un risque accru de croissance (trop) rapide de la naissance à 2 ans,
- à un risque accru de surpoids et/ou d'obésité chez les enfants à partir de 4 et 6 ans vs une consommation de poisson maternelle pendant la grossesse d'une fois par semaine ou moins.
· L'ampleur de l'effet de la consommation de poisson s'avère supérieure chez les filles vs chez les garçons.
Contamination par les polluants et obésité s'avèrent en fait liées, expliquent les auteurs. Les contaminants présents dans le poisson peuvent en effet expliquer l'association observée entre une forte consommation de poisson pendant la grossesse et l'augmentation de l'adiposité chez l'enfant. Cependant, il s'agirait ensuite de pouvoir cerner ces effets en fonction des différentes espèces de poisson ainsi qu'en fonction des modes de cuisson.
Des résultats donc qui appuient les recommandations de consommation.
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