GROSSESSE: L'obésité maternelle néfaste pour le cerveau de l'enfant
Les femmes atteintes d’obésité avant leur grossesse font courir un risque à leurs futurs enfants, le risque d’une fonction cognitive diminuée. Mesurée dans cette étude de l'Ohio State par des tests de calcul et de lecture entre les âges de 5 à 7 ans, la capacité cognitive des enfants de mères obèses montre des baisses respectives de 3 et 2 points dans les scores obtenus à ces 2 types de tests. Des résultats publiés dans Maternal and Child Health Journal.
C'est une étude observationnelle large qui vient compléter des études précédentes suggérant que l'obésité avant la grossesse peut avoir un effet négatif sur certains organes du fœtus, comme le cœur, le foie et le pancréas. Parce que le développement du fœtus est rapide et sensible aux caractéristiques physiologiques de la mère, ces chercheurs de l'Ohio State University ont cherché à savoir si l'obésité de la mère pouvait également affecter le cerveau du fœtus. La mesure de la capacité cognitive a été choisie comme mesure des effets éventuels sur le cerveau, précise Rika Tanda, auteur principal de l'étude et candidat au doctorat en sciences infirmières à l'Ohio State. La recherche a également pris en compte les autres facteurs pouvant impacter la capacité cognitive durant l'enfance, comme le milieu familial, le niveau de revenus du foyer, le niveau d'éducation ou les aptitudes cognitives de la mère. « Nous avons associé une nouvelle mesure à cet ensemble de facteurs de risque potentiels », explique Pamela Salsberry, auteur principal et professeur en sciences infirmières. « Si nous pouvons comprendre les risques innés pour chaque enfant, nous pourrons ensuite adapter l'environnement post-natal de manière à ce que l'enfant puisse atteindre ses capacités maximales ». Les chercheurs ont utilisé les données de l'Enquête longitudinale nationale sur les jeunes (ELNEJ) portant sur un échantillon national représentatif d'hommes et de femmes âgés de 14 à 21 ans en 1978 et ont analysé les données portant sur 3.412 enfants nés à terme, âgés de 5 à 7 ans au moment de l'étude, et sans diagnostic de troubles physiques ou cognitifs. Les auteurs avaient documenté un certain nombre de facteurs sur les mères, dont leur IMC, et le milieu familial, puis ont évalué la fonction cognitive des enfants par test de lecture et de mathématiques. Leur analyse conclut que l'obésité maternelle avant la grossesse est associée négativement aux scores aux tests de mathématiques et de lecture. Les enfants de ces femmes obèses atteignent, en moyenne, 3 points de moins en lecture et 2 points de moins en maths sur des scores totaux moyens respectivement de 106 et de 99,9 points. Bien que les différences de score soient limitées, les chercheurs comparent l'effet du facteur obésité maternelle à l'effet d'un moindre niveau d'éducation de la mère ou d'un revenu nettement inférieur du foyer. Selon les auteurs, les cliniciens doivent prendre en compte ces données, à la fois, dans le suivi des mères durant la grossesse mais aussi pour le suivi post-natal de l'enfant. Même si, à l'échelle individuelle, le poids de la mère n'entraîne pas forcément cet effet sur l'enfant.
Source: Maternal and Child Health Journal via Eurekalert (AAAS) Study shows link between pre-pregnancy obesity and lower test scores (Visuel © tuomaslehtinen - Fotolia.com)
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