GROSSESSE: Pourquoi il faut traiter les nausées matinales extrêmes
Les nausées matinales « extrêmes » peuvent conduire à l’interruption de la grossesse, alerte ce rapport britannique du BPAS (British Pregnancy Advisory Service), relayé par le National Health service (NHS). Au Royaume-Uni, ces nausées extrêmes contraindraient près de 1.000 femmes enceintes, chaque année, à interrompre leur grossesse, alors que, rappellent les auteurs, il existe des traitements sûrs et efficaces.
Ces nausées extrêmes sont décrites comme des vomissements incoercibles, très invalidants, pouvant se produire jusqu'à 50 fois par jour, avec une sensation de nausée constante et pour conséquence une déshydratation chronique.
Ce rapport, rédigé à partir de cas de 71 patientes et d'anecdotes vécues a 2 objectifs : Rappeler qu'il existe des traitements et lutter contre la stigmatisation des femmes qui connaissent ces troubles durant leur grossesse. Une stigmatisation fréquente alors que ces troubles sont tout aussi fréquents : 7 femmes sur 10 connaîtraient des nausées et des vomissements durant leur grossesse. Si, pour la plupart des femmes ces nausées vont s'estomper pour disparaître complètement à environ 14 semaines de grossesse, elles pourront durer bien plus longtemps pour certaines femmes, et de manière très sévère au point de ne pouvoir garder les aliments ou s'hydrater. Il faut donc considérer ce trouble, lorsqu'il est sévère, comme une complication grave de la grossesse.
Ne pas gérer ces nausées peut entraîner des effets sévères dont la déshydratation et la malnutrition, l'éclatement de vaisseaux sanguins, des plaies de pression, la thrombose veineuse profonde et le décollement placentaire. Des complications mentales sont également possible, comme la dépression et l'isolement social…
Mais pourquoi ces nausées ne sont-elles pas toujours traitées ?
· 85% des femmes interrogées pensent que les professionnels de santé n'ont pas compris leur état ou sa gravité,
· une grande partie des femmes n'ont pas eu accès aux traitements disponibles e déclarent n'avoir eu que 2 choix, subir ou « avorter »,
· enfin, l'expérience thalidomide a laissé des traces et une certaine frilosité dans la communauté médicale, à prescrire des anti-nauséeux.
· Certaines patientes évoquent la stigmatisation tant en cas d'évocation de ces troubles qu'en cas de décision de mettre fin à une grossesse désirée "juste pour des nausées matinales".
10% des femmes souffrant de nausées extrêmes, non prises en charge, décideraient d'interrompre leur grossesse, ces femmes « méritent un accès rapide aux traitements susceptibles de soulager ces symptômes ».
Sources: NHS et British Pregnancy Advisory Service April 2015 ‘I could not survive another day' - Improving treatment, tackling stigma: lessons from women's experience of abortion for severe pregnancy sickness
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