HÉPARINE : Anti-coagulant certes, mais stimulateur d'appétit
L’autre effet de l’héparine, révélé ici par ces travaux du Baylor College of Medicine (Houston) est de stimuler l'apport alimentaire et le gain de poids corporel, ici chez la souris. Des données présentées dans la revue Cell reports qui sensibilisent à cet effet secondaire et suggèrent l'héparine comme une cible possible pour traiter les troubles de l'alimentation, dont la suralimentation, principale cause de l’épidémie d’obésité.
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L'héparine est un médicament largement utilisé pour prévenir la coagulation sanguine. Son action, limiter l'anticoagulant naturel dans le corps. Cette recherche, mené chez l’animal, révèle ici un nouvel effet, son effet promoteur de l'apport alimentaire et d’augmentation du poids corporel. Ce faisant, ces travaux suggèrent l’héparine comme une cible pour de nouveaux médicaments de régulation de l'appétit et du poids corporel. De précédentes études avaient déjà montré que les taux sériques d'héparine chez la souris augmentent considérablement pendant la famine. « L'héparine, qui est normalement produite par le corps, est connue pour affecter d'autres fonctions biologiques que la coagulation sanguine », explique l’auteur principal, le Dr Yong Xu, professeur de pédiatrie et de biologie moléculaire et cellulaire au Baylor College of Medicine. « Nous suggérons ici son rôle possible dans la régulation du bilan énergétique ».
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L'équipe montre que l'héparine stimule les neurones AgRP situés dans l'hypothalamus, l'un des groupes de neurones les plus impliqués dans la modulation de l'appétit, ce qui entraîne une augmentation de la production de protéines AgRP, un neuropeptide qui stimule l'apport alimentaire. L'héparine stimule également les neurones AgRP à émettre des signaux et libérer des neurotransmetteurs (neuropeptides AGPR). Les chercheurs pensent que ces deux effets contribuent à accroître la consommation alimentaire, telle qu’observée observée chez les souris.
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L’héparine concurrence l’insuline : l'héparine active les neurones AgRP en faisant concurrence à l'insuline pour se lier au récepteur de l'insuline. En fait, insuline et héparine exercent des effets opposés sur les neurones AgRP. Le traitement de souris par insuline supprime le déclenchement d’impulsions électriques des neurones AGRP et l'expression des neuropeptides AgRP. L'héparine empêche l'insuline de se lier aux récepteurs de l'insuline sur les neurones AgRP.
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Des implications possibles chez l’Homme : largement utilisée en clinique pour prévenir la coagulation sanguine, l'héparine peut aussi affecter la façon dont le corps régule l'appétit. L'héparine apparaît donc comme une cible prometteuse pour traiter les troubles de l'alimentation, dont la suralimentation et donc le surpoids, l'obésité et leurs comorbidités associées.
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