HYPERCHOLESTÉROLÉMIE : L’anticorps monoclonal qui réduit de moitié le LDL
Cet essai de phase II randomisé contrôlé en double aveugle mené par une équipe de la Mount Sinai School of Medicine (New York) révèle toute l’efficacité d’une nouvelle thérapie par anticorps monoclonal entièrement humain dans le traitement de l’hypercholestérolémie. L’analyse présentée lors de la dernière Réunion scientifique de l’American Heart Association et publiée dans le New England Journal of Medicine, montre que le médicament expérimental evinacumab permet de réduire de 50% les niveaux de cholestérol LDL (ou « mauvais » cholestérol) chez des patients atteints d'hypercholestérolémie sévère résistants aux traitements standards.
Â
L’hypercholestérolémie sévère est « un mal des pays riches » avec une prévalence qui dépasse les 7% en population générale. L'hypercholestérolémie familiale est présente chez 1 personne sur 313, mais est beaucoup plus fréquente (1 personne sur 15) chez les patients atteints d'une maladie cardiovasculaire à début précoce. L'American Heart Association recommande un objectif de cholestérol LDL inférieur à ou égale à 70 mg par décilitre chez les patients présentant un risque très élevé de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, et des cibles plus agressives ont été établies par la Société européenne de cardiologie avec une cible de cholestérol LDL à 55 mg / dL ou moins. Ces objectifs restent difficiles à atteindre pour de nombreux patients atteints d'hypercholestérolémie.
Un besoin non satisfait de traitement de l'hypercholestérolémie réfractaire
L'évinacumab est un anticorps monoclonal entièrement humain qui fonctionne selon un mécanisme différent de celui des médicaments existants et qui permet ainsi, démontre cet essai, de ramener un taux de cholestérol dangereusement élevé à des niveaux normaux lorsqu'il est associé à des traitements hypolipidémiants tolérés, chez des patients atteints d'hypercholestérolémie familiale, une maladie héréditaire courante difficile à traiter.
Â
L’essai a évalué l'innocuité et l'efficacité de l'évinacumab et conclut que le médicament permet de réduire de moitié le cholestérol LDL chez ces patients incapables d'atteindre les recommandations cibles avec les traitements hypolipidémiants standards. Précisément, l’essai mené auprès de 272 patients atteints d'hypercholestérolémie primaire, dont une majorité avec diagnostic d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote montre que l'administration sous-cutanée de 450 mg par semaine de l’évinacumab entraîne une baisse du cholestérol LDL de 56% et de 52,9% à 300 mg par semaine vs placebo. Une administration intraveineuse mensuelle d'évinacumab à 15 mg / kg, induit une réduction du cholestérol LDL de 50,5% vs placebo.
Tous les patients recevant de l'évinacumab suivaient également des traitements hypolipidémiants de base.
Â
L'évinacumab a été bien toléré chez la plupart des patients.
L’auteur principal, le Dr Robert Rosenson, professeur de cardiologie précise : « L'évinacumab est un anticorps monoclonal entièrement humain qui inhibe l'angiopoïétine comme la protéine 3 (ANGPLT3) et abaisse le cholestérol LDL par une voie indépendante des récepteurs LDL. Des études génétiques ont montré que les personnes qui manquent ou ont de faibles taux d'ANGPTL3 ont, à vie, des taux de cholestérol LDL faibles et souffrent rarement de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse ».
Â
L'évinacumab comble une lacune clinique : il existe en effet, un besoin non satisfait d'agents qui traitent l'hypercholestérolémie réfractaire par une voie indépendante du récepteur LDL et si le candidat était approuvé par l’agence américaine Food and Drug Administration, il pourrait parfaitement répondre à ce besoin.
Â
L’essai démontre un impact significatif du nouveau médicament sur le cholestérol LDL. L'évinacumab fait actuellement l'objet d'un examen réglementaire aux États-Unis et dans l'Union européenne en tant que complément à d'autres traitements hypolipidémiants chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, une autre forme d'hypercholestérolémie familiale.
Autres actualités sur le même thème
-
COEUR ARTIFICIEL: 11 g de titane sauvent un bébé de 16 mois
Actualité publiée il y a 12 années 7 moisUne équipe de l'Hôpital Bambino Gesu (Rome) a réussi la prouesse d’implanter un cœur artificiel, le plus petit du monde, pendant 13 jours, chez un enfant de 16... -
CANCER COLORECTAL : Les antibiotiques facteur majeur de risque avant 50 ans
Actualité publiée il y a 3 années 5 mois -
MICI : Une thérapie mieux ciblée contre le TNF-alpha
Actualité publiée il y a 2 années 10 mois -
Anti-inflammatoires AINS: Zoom sur le risque d'insuffisance cardiaque associé
Actualité publiée il y a 8 années 2 mois