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INCONTINENCE URINAIRE chez un proche à domicile, comment la gérer ?

Actualité publiée il y a 6 années 3 mois 2 semaines
Fiche technique
L'incontinence touche plus d'1 personne sur 4 âgées de 85 ans et plus et vivant à domicile

La prévalence de l’incontinence urinaire est très fréquente chez les personnes âgées puisqu’elle touche 10 % d’entre elles de 70 à 75 ans et 25% des plus de 85 ans vivant à domicile. Les fuites urinaires sont à l’origine de problèmes d’hygiène, d’isolement, de restriction des activités sociales et finalement un facteur d’institutionnalisation. Si elle reste un sujet tabou, l‘incontinence urinaire n’est pourtant pas une fatalité car il existe aujourd’hui des solutions adaptées pour maintenir au mieux la continence et limiter l’incontinence, et favoriser le confort et la qualité de vie.

Pourquoi les personnes âgées sont plus concernées par les problèmes d’incontinence urinaire ?

Le vieillissement ainsi que la dépendance physique et mentale sont les principaux facteurs qui favorisent la survenue de fuites urinaires chez les personnes âgées.

La continence et le bon contrôle mictionnel nécessitent un système nerveux en bon état, une vessie capable de se relâcher pendant le remplissage et de se contracter pendant la miction, un sphincter efficient ainsi qu’un périnée assurant correctement sa fonction de soutien musculo-ligamentaire.

Mais avec l’âge, le système nerveux végétatif qui contrôle la vessie se détériore, ce qui peut provoquer des contractions accidentelles des muscles vésicaux (contractions non inhibées du détrusor dans l’urgenturie). La vessie est envahie par les fibres de collagène en remplacement des fibres musculaires lisses et sa capacité fonctionnelle de réservoir se réduit.

Chez la femme ménopausée, la carence en œstrogènes entraîne un relâchement du périnée par dévascularisation, atrophie génito-urinaire. Le sphincter urétral n’est alors plus à même d’assurer son rôle de verrou.

Chez l’homme, le volume de la prostate augmente ce qui empêche la vidange complète de la vessie par syndrome obstructif. Les reins ne parviennent plus à concentrer l’urine durant la nuit par retard à l’excrétion de l’hormone anti-diurétique entrainant une nycturie… Autant de facteurs qui favorisent l’apparition ou le développement de l’incontinence urinaire…

 

Pourquoi doit-on repérer les changements d’humeur chez la personne âgée ?

L’incontinence urinaire peut modifier considérablement le comportement d’une personne, favoriser la maladie démentielle, le syndrome dépressif, la souffrance psychique et physique.

Les relations entre l’entourage proche et la personne âgée incontinente peuvent se compliquer gravement si ces symptômes ne sont pas identifiés…Et cela peut se terminer par une entrée en institution pour la personne âgée incontinente…

D’autres facteurs sont susceptibles d’influer sur le comportement de la personne âgée : un déménagement, le décès d’un proche, la perte d’un animal de compagnie, un éloignement géographique des membres de la famille, un nouveau traitement médicamenteux. La simple absence de l’aidant (vacances, absence momentanée) suffit parfois à déclencher des troubles de l’humeur.

Chez la personne âgée incontinente, une modification du comportement peut être aussi liée à un mauvais choix de protections urinaires ou à des soins inadéquats ou douloureux...

 

 

Quels sont ces troubles de l’humeur chez la personne âgée incontinente ?

Ces troubles de l’humeur peuvent s’exprimer par un repli sur soi, de l’agressivité et aller même jusqu’à l’automutilation. Ces troubles apparaissent lorsque la personne incontinente éprouve des difficultés à s’exprimer sur sa situation, à formuler un besoin ou lorsqu’elle se sent gênée. Son agressivité peut être alors un moyen pour elle de reprendre le contrôle de la situation et de réduire son sentiment de dépendance.

La personne aidée peut aller jusqu’à refuser de s’alimenter. Il est donc très important pour l’aidant familial de déceler au plus tôt l’origine des troubles de l’’humeur chez une personne en situation de dépendance, notamment en cas de modification brutale du comportement.

 

 

Comment communiquer pour mieux comprendre la personne aidée ?

L’agressivité de la personne âgée en situation de dépendance impacte grandement les relations familiales et rend le rôle de l’aidant plus difficile.

-Il est donc important de communiquer avec la personne aidée, en particulier sur des sujets très sensibles comme l’incontinence urinaire.

-Il est important de privilégier les échanges verbaux, en particulier lorsqu’une personne éprouve des difficultés à se faire comprendre.

-L’écoute aide à mieux gérer les troubles de l’humeur. Elle permet de déceler les difficultés inavouées, les souffrances physiques ou psychiques…

-Devoir cesser une activité, devenir dépendant ou incontinent sont autant de facteurs qui favorisent le désintérêt puis le repli sur soi, la perte de son estime et de sa dignité.

-Il est souvent possible de limiter la fréquence des excès d’agressivité en anticipant les besoins de la personne dépendante.

-Les personnes aidées doivent être associées à un projet familial.

-Le fait que les personnes aidées puissent interagir avec leurs proches est un moyen de les valoriser et de limiter l’isolement.

 

 

Demander de l’aide au médecin généraliste, à un gériatre ou à un psychologue est souvent utile. Une fois renseigné sur les modifications du comportement et les facteurs déclenchants, le professionnel de santé sera alors à même d’identifier leur origine et de proposer des solutions les plus adéquates.

 

 

Comment traiter cette incontinence urinaire à domicile ?

  • La prise en charge des fuites urinaires chez les sujets âgés implique et concerne l’ensemble des aidants professionnels ou non : médecins, infirmières, famille et proches.
  • Elle suppose une grande disponibilité et une bonne connaissance des capacités de la personne.
  • Dans tous les cas, un repérage des lieux avec signalisation si possible des toilettes et des moyens d’appels accessibles sont indispensables pour la personne âgée en perte d’autonomie physique ou mentale.
  • Les boissons : il ne faut pas réduire le volume journalier des boissons, celles-ci doivent être prises de préférence en début de journée afin d’éviter la nycturie et le risque de fuites urinaires nocturnes.
  • Les médicaments : le médecin doit se rendre compte que la polymédication liée à toutes les autres maladies (polypathologie fréquente) dont souffre la personne âgée risque de précipiter son patient dans la iatrogénie médicamenteuse et par voie de conséquence provoquer des fuites urinaires iatrogènes.
  • Le traitement anticholinergique est efficace contre les besoins impérieux, mais doit être évité en cas de troubles cognitifs.
  • La rééducation périnéale : les exercices du périnée peuvent être pratiqués par les personnes âgées ambulatoires et très motivées. Il ne faut pas s’en priver.

Les traitements palliatifs : si les sondages intermittents sont parfois réalisés en cas de rétention urinaire, il est conseillé d’éviter un sondage à demeure, fréquemment pourvoyeur d’infections urinaires et/ou de pyélonéphrites. Enfin, dans la plupart des cas, l’utilisation de protections s’impose, qui permettent de rétablir un bon niveau de bien-être et de qualité de vie chez la personne aidée.


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