INFARCTUS : Des facteurs de croissance pour gérer la cicatrice cardiaque
La maladie cardiaque reste la condition la plus meurtrière au monde. À la suite d'un infarctus du myocarde ou crise cardiaque, le tissu cicatriciel qui se forme affecte de manière négative la fonction cardiaque. Cette équipe de l’Université de Sydney propose un nouveau traitement pour renforcer ce tissu cicatriciel : l'administration intraveineuse de facteur de croissance recombinant, dérivé des plaquettes humaines. Cette étude randomisée en double aveugle menée chez l’animal et présentée dans la revue Science Translational Medicine montre que ce traitement permet d’améliorer la qualité de la cicatrice, donc la fonction cardiaque, conduit à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans le cœur et réduit l’incidence de l’arythmie cardiaque dangereuse.
De plus l’étude montre qu’avec ce traitement, les cicatrices cardiaques sont moins hétérogènes et présentent un meilleur alignement des fibres. Enfin, les animaux traités sont moins sensibles à l'arythmie après l’infarctus. En conclusion, ce traitement apparaît prometteur pour gérer les cicatrices et favoriser la réparation cardiaque. Une thérapie de renforcement du tissu cicatriciel primordiale après un infarctus car elle permet d’empêcher le développement d’une insuffisance cardiaque et/ou d’une arythmie ventriculaire.
La perfusion de facteur de croissance dérivé des plaquettes favorise la réparation des plaies cardiaques
Faire mieux qu’avec les traitements actuels : après une crise cardiaque, le muscle cardiaque est endommagé, ce qui entraîne la formation d'un tissu cicatriciel épais. Cela limiter la capacité du cœur à fonctionner efficacement et augmente le risque d'insuffisance cardiaque et de mort cardiaque subite. Les traitements actuels visent à restaurer le sang et l'apport d'oxygène au cœur le plus rapidement possible, afin de réduire les cicatrices. Si ce traitement permet d’améliorer les résultats cliniques, jusqu'à un quart des patients qui subissent leur première crise cardiaque développent une insuffisance cardiaque dans l’année qui suit. Il existe donc un besoin urgent et non satisfait de traitements complémentaires pour améliorer les résultats des patients, en particulier après les crises cardiaques sévères.
Une nouvelle thérapie testée sur un « grand » modèle pré-clinique : L’équipe australienne avait déjà montré que le facteur de croissance recombinant, dérivé des plaquettes humaines (rhPDGF-AB) permet d’améliorer la fonction cardiaque chez la souris modèle d’infarctus. La démonstration est ici effectuée chez le porc modèle d'ischémie-reperfusion myocardique. 36 animaux modèles ont été randomisés pour subir une procédure fictive ou placebo, ou une occlusion par ballonnet de l'artère coronaire descendante antérieure proximale gauche avec une perfusion intraveineuse de 7 jours du facteur de croissance ou d’un placebo. Un mois après l’infarctus, le traitement par facteur de croissance a permis :
- d’améliorer la survie de 40% par rapport au placebo ;
- l'IRM cardiaque révèle une amélioration de la fraction d'éjection du ventricule gauche (VG) de 11,5% ; la contractilité et la « puissance » du myocarde sont également améliorées après le traitement avec un effet minimal sur la compliance ventriculaire ;
- l'angiogenèse est boostée et l'anisotropie cicatricielle (alignement des fibres) améliorée, sans effet particulier sur la taille ou la rigidité globale de la cicatrice ;
- l’incidence de la tachycardie ventriculaire est réduite par réduction de l'hétérogénéité de la cicatrice ventriculaire.
Mieux cicatriser les plaies cardiaques post-infarctus : ce nouveau traitement par perfusion favorise ainsi considérablement la réparation des plaies cardiaques post-infarctus en modifiant la mécanique de la cicatrice et en rétablissant au mieux la fonction cardiaques. Les auteurs concluent donc à un traitement « hautement » prometteur en particulier, en combinaison avec le traitement actuel de l’infarctus.
« En améliorant la fonction cardiaque et la formation de cicatrices après la crise cardiaque, le traitement par « rhPDGF-AB » a permis une augmentation globale du taux de survie. Bien qu’il n’ait pas affecté la taille globale de la cicatrice, ce traitement a conduit à une augmentation de l'alignement et de la force des fibres de collagène cicatriciel » , conclut le Pr James Chong, auteur principal de l’étude.
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