INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE et risque de diabète plus tard dans la vie
Cette équipe de nutritionnistes de l’Université de l'État de Washington (WSU) revient, après la crise pandémique et l’inflation, sur les facteurs indirects d’insécurité alimentaire et sur l’importance en santé publique de donner accès à tous, à une alimentation saine et nutritive, et en quantité suffisante. Si l’on sait bien l’importance d’un régime alimentaire diversifié et équilibré pour la santé, on insiste moins sur les effets à long terme de l’insécurité alimentaire au jeune âge. Cette recherche, publiée dans le Journal of Nutrition, confirme un lien direct entre l’insécurité alimentaire au début de l’âge adulte et l’incidence du diabète plus tard dans la vie.
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De précédentes recherches ont déjà documenté les associations de l'insécurité alimentaire avec un certain nombre de maladies dont le diabète, l'obésité et l'hypertension, cette étude décrypte aujourd’hui un lien direct dans le temps, suggérant fortement une relation causale entre insécurité alimentaire et diabète.
Briser le cycle dès le jeune âge
L'étude : il s’agit de l’analyse des données de près de 4.000 participants à la National Longitudinal Study of Adolescent to Adult Health. Cette analyse constate que :
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- parmi les jeunes adultes âgés de 24 à 32 ans déclarant une privation alimentaire au cours des 12 derniers mois, l’incidence du diabète entre 32 et 42 ans, telle que diagnostiquée par tests de glycémie ou autodéclarée, est plus élevée que chez les participants n’ayant pas subi cette insécurité alimentaire ;
- ce groupe de participants en situation d'insécurité alimentaire suit souvent un régime alimentaire ayant une valeur nutritionnelle modeste, c'est-à -dire comportant des apports insuffisants en nutriments dont protéines, lipides, glucides, fibres, vitamines et minéraux.
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Ainsi, les personnes qui ont connu l'insécurité alimentaire au début de l'âge adulte sont plus susceptibles de développer un diabète au milieu de l'âge adulte, résume l’auteur principal, le Dr Cassandra Nguyen, professeur à la WSU.
« Suivre les recommandations nutritionnelles coûte plus cher et peut prendre plus de temps. Ce n'est pas toujours accessible à tous ».
Briser le cercle vicieux de l’insécurité alimentaire : des interventions nutritionnelles ont fait leurs preuves, qu’il faudrait élargir afin d’éviter les conséquences à long terme désastreuses pour la santé : ainsi, les chercheurs apportent l’exemple de programme d'assistance nutritionnelle et d'éducation alimentaire. L’insécurité alimentaire déclenche un cycle de renforcement négatif : lorsque l'insécurité alimentaire est associée à un régime alimentaire qui contribue aussi au risque de maladie, cela crée des dépenses de santé supplémentaires, qui réduisent les dépenses alimentaires, ce qui renforce encore l'insécurité alimentaire.
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« Il est vraiment important de s'assurer que les personnes en situation d'insécurité alimentaire puissent être identifiées et aidées afin de pouvoir briser ce cycle »
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