INSUFFISANCE RÉNALE: Un risque de décès accru chez les femmes
Les chercheurs de l’Université Johns Hopkins constatent, à travers cette méta-analyse de 46 études venant du monde entier et portant sur plus de 2 millions de participants, que la maladie rénale chronique est en général associée à un risque accru d'insuffisance rénale terminale et de décès. Alors que l'insuffisance rénale chronique touche 10 à 16 % des adultes dans le monde, ces résultats, publiés dans l’édition du 30 janvier du British Medical Journal, mettent en évidence une relation entre la maladie rénale chronique et le taux de mortalité plus forte chez les femmes que chez les hommes.
Le diagnostic de maladie rénale chronique repose sur 2 mesures rénales, le débit de filtration glomérulaire (DFG ou volume filtré par le rein par unité de temps) et l'albuminurie (mesure de protéines dans l'urine). Parce qu'un GFR légèrement réduit est plus fréquent chez les femmes, et que la masse musculaire influe sur ces 2 mesures, certains suggèrent que le diagnostic de la maladie rénale chronique devrait être spécifique au sexe.
Les chercheurs de Johns Hopkins ont analysé les données de plus de 2 millions de participants provenant de 46 études de cohorte d'Asie, Australie, Europe, Amérique du Nord et Amérique du Sud, dont 54% de femmes. Leur analyse montre que,
· le risque global de mortalité toutes causes confondues et la mortalité cardiovasculaire est plus élevé chez les hommes quelle que soit la performance de la fonction rénale,
· la baisse du DFG et une albuminurie élevée sont, pour les 2 sexes, associées à des risques accrus de mortalité toutes causes confondues, de mortalité cardiovasculaire et de maladie rénale terminale, avec seulement une légère différence dans la force de la relation entre les sexes,
· Comparativement à un taux de filtration glomérulaire estimé de 95, le risque ajusté de mortalité toutes causes à un taux de filtration glomérulaire estimé à 45 s'élève à 1,32 (IC : 95% de 1,08 à 1,61) chez les femmes et à 1,22 (de 1,00 à 1,48) chez les hommes,
· Par rapport à un ratio urinaire d'albumine-créatinine de 5, le risque ajusté de mortalité toutes causes confondues à un ratio de 30 s'élève à 1,69 (de 1,54 à 1,84) chez les femmes et à 1,43 (de 1,31 à 1,57) chez les hommes.
· L'association entre la maladie rénale chronique et le risque de mortalité est donc plus forte chez les femmes que chez les hommes.
«Nos résultats contrastent avec certaines études précédentes suggérant que l'association du DFG et de la mortalité est plus faible chez les femmes ». Ainsi, selon ces résultats, un faible taux de filtration glomérulaire ou une albuminurie doivent être considérés comme un facteur aussi majeur de risque chez les femmes que chez les hommes, conclut l'auteur, le Dr Josef Coresh.
Source: British Medical Journal BMJ2013;346:f324 29 January 2013 Associations of estimated glomerular filtration rate and albuminuria with mortality and renal failure by sex: a meta-analysis
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