La DÉPRESSION chez le père a aussi un impact sur l'enfant
Alors que la recherche est plus que volumineuse sur les effets néfastes de la dépression chez la mère sur son enfant, cette étude de suivi menée par des chercheurs de la NYU School of Medicine, publiée dans l’édition en ligne du 23 février de la revue Maternal and Child Health Journal, est l’une des premières à montrer que l’ « humeur» du père a aussi son impact sur son enfant.
Le Dr Michael Weitzman, professeur de pédiatrie et de médecine environnementale identifie, pour la première fois et sur un large échantillon, une prévalence accrue des troubles mentaux chez les enfants dont les pères ont des symptômes de dépression. Un taux qui passe de 6% chez les enfants dont les parents n'ont pas de symptômes dépressifs, à 15% chez ceux dont le père est « dépressif », à 20% chez ceux dont la mère est « dépressive », et à 25% chez ceux…dont les deux parents atteints présentent des symptômes dépressifs. Son étude qui a porté sur 7.247 foyers américains, aboutit à un taux de 6% de pères ayant des scores suggérant qu'ils souffrent de symptômes dépressifs. Des résultats légitimes car le rôle du père n'est plus à démontrer sur le développement harmonieux de l'enfant. "Alors que la constatation de taux accrus de problèmes de santé mentale chez les enfants dont les pères ont des symptômes dépressifs n'est pas vraiment surprenante –mais c'est une donnée nouvelle-, cette étude est surtout le constat qu'un enfant sur 4 présentera des troubles mentaux, affectifs ou du comportement avec des parents dépressifs », résume l'auteur. Reconnaître le rôle du père dans la vie des enfants et des familles et structurer notre système de santé et nos services sociaux pour soutenir, aussi, les pères qui sont déprimés ou souffrent d'autres problèmes de santé mentale, est une urgente nécessité. « Il faut identifier les pères à risque accru de dépression », dit l'auteur.
Les facteurs suivants, chez le père, sont associés de façon indépendante avec des taux accru de symptômes dépressifs chez le père:
- la pauvreté (1,5 fois plus fréquents),
- vivant avec un enfant ayant des besoins particuliers de soins de santé (1,4 fois plus fréquents);
- vivant avec une mère ayant des symptômes dépressifs (5,75 fois plus fréquents);
- ayant une mauvaise santé physique (3,31 fois plus fréquents)
- au chômage (6,50 fois plus fréquents).
"Des résultats particulièrement importants, compte tenu de la crise financière actuelle et de l'augmentation des taux de chômage " ajoute le Dr Weitzman. "Vivre avec une femme qui a elle-même des symptômes dépressifs est associée à une augmentation du risque de dépression presqu'aussi élevée que l‘augmentation liée au chômage, ce qui donne toute son importance au rôle du père dans l'équilibre de la famille ».
Source: Maternal and Child Health Journal via Eurekalert (AAAS) “Characteristics of fathers with depressive symptoms” (Visuel © WavebreakMediaMicro - Fotolia.com)
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