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La maladie d'ALZHEIMER a son premier pacemaker

Actualité publiée il y a 11 années 11 mois 1 semaine
John Hopkins
C'est le premier dispositif stimulateur dans le cerveau d'un patient présentant les premiers stades de la maladie d'Alzheimer

Ces chercheurs du Johns Hopkins ont implanté le premier dispositif stimulateur dans le cerveau d'un patient présentant les premiers stades de la maladie d'Alzheimer. Cette première, aux Etats-Unis, utilise la technique de la stimulation cérébrale profonde déjà utilisée chez des milliers de patients atteints de la maladie de Parkinson. Ce pacemaker cérébral pourrait être la nouvelle option thérapeutique pour stimuler la mémoire et inverser le déclin cognitif. Cette intervention prend place dans le cadre d'un essai multicentrique, financé par au niveau fédéral. Les chercheurs du Johns Hopkins, au lieu de se concentrer sur les traitements médicamenteux, dont beaucoup ont échoué, se concentrent ici sur l'utilisation de micro-courants électriques délivrés directement au cerveau. Ils ont ainsi implanté, dans un essai préliminaire, en 2010, le dispositif chez 6 patients canadiens, atteints de formes légères de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs ont constaté que ces patients montrent une augmentation soutenue du métabolisme du glucose, indicateur de l'activité neuronale, sur une période de 13 mois. En comparaison, la plupart des patients atteints de maladie d'Alzheimer non implantés, montrent une diminution du métabolisme du glucose au cours de la même période.

Une approche « mécanique » et non médicamenteuse : Un premier patient américain, dans ce nouvel essai, vient de subir la même intervention à l'Hôpital Johns Hopkins, et un second patient la subira ce mois-ci. Le neurochirurgien William S. Anderson, de John Hopkins, explique ses objectifs : « Les échecs récents des essais sur les médicaments dans le traitement de la maladie d'Alzheimer, tels que ceux destinés à réduire l'accumulation de plaques amyloïdes dans le cerveau rendent nécessaires le développement de stratégies alternatives». Au total, 40 interventions de ce type sont d'ores et déjà programmées en 2013 à l'Université Johns Hopkins et dans 4 autres établissements américains. A ce jour, seuls les patients à déficience cognitive légère sont concernés, afin de respecter le libre choix de participation des patients. Ces différents sites aux Etats-Unis, sont soutenus par les National Institutes of Health (NIH) et travaillent en étroite collaboration avec la société Functional Neuromodulation Ltd qui a développé le dispositif. (Voir vidéo CBS News, en cliquant )

Une approche déjà bien éprouvée pour la maladie de Parkinson : Plus de 80.000 patients atteints de la maladie de Parkinson ont déjà reçu ce traitement par stimulation cérébrale profonde ces 15 dernières années, et les résultats sont là : Moins de tremblements et un traitement médicamenteux réduit par la suite. Enfin, la stimulation cérébrale profonde est également actuellement testée pour traiter la dépression et les troubles obsessionnels compulsifs résistants à d'autres thérapies.

 

Une intervention lourde ? L'intervention, chirurgicale, consiste à percer des trous dans le crâne pour implanter des fils de chaque côté du cerveau. Les « câbles » sont fixés au stimulateur qui génère, tel un pacemaker, de minuscules impulsions électriques dans le cerveau, imperceptibles par le patient, à raison de 130 fois par seconde. La stimulation cérébrale profonde semble déjà prometteuse pour le traitement de la maladie d'Alzheimer et au-delà, encourage déjà les chercheurs à développer des options moins invasives mais basées sur le même mécanisme. Des avancées d'autant plus précieuses alors qu'on prévoit, en 2050, un nombre de cas multiplié par 3, pouvant atteindre 16 millions, sauf à développer un traitement efficace.

 


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