Le SARM identifié dans les stations d'épuration américaines
Le Staphylococcus aureus ou staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM) identifié dans les usines de traitement des eaux usées aux Etats-Unis, c’est la découverte de ces chercheurs du Maryland qui alertent sur le risque de contamination pour les travailleurs des stations d'épuration et les personnes exposées à ces eaux usées recyclées. Cette étude publiée dans l’édition d’octobre de la revue Environmental Health Perspectives pose, d’une manière plus générale, la question de l’exposition à ces bactéries résistantes aux antibiotiques dans les eaux usées traitées.
Le SARM a été ainsi identifié dans chacune des 4 stations d'épuration testées et dans la moitié des échantillons par ces chercheurs de l'Université du Maryland qui rappellent que le SARM entraîne des infections bactériennes mortelles chez les patients hospitalisés et est également, depuis plusieurs années, identifié comme un redoutable agent d'infections communautaires. Jusqu'ici nous n'avions pas identifié les sources environnementales possibles de SARM ou comment les communautés pouvaient entrer en contact avec la bactérie, explique Amy R. Sapkota, auteur principal de l'étude. L'équipe de recherche a collecté des échantillons d'eaux usées tout au long du processus de traitement dans 4 stations d'épuration. Ils constatent que le SARM et que le SASM (Staphylococcus aureus sensible à la méthicilline) sont présents dans les 4 stations testées, dans la moitié des échantillons. Si la concentration diminue au fil du processus de traitement, une station d'épuration, celle qui n'utilise pas le chlore, présentait encore les bactéries, dans l'eau traitée en sortie d'usine.
Des souches résistantes jusqu'à la chloration des eaux usées : 83% des souches de SARM isolées à partir des eaux usées et 29 % se sont avérées respectivement résistantes à 2 ou plusieurs classes d'antibiotiques, dont plusieurs classes approuvées par l'Agence américaine pour le traitement des infections à SARM. Les auteurs constatent également la persistance, au fil du processus de traitement, d'un gène de « la virulence » et cela jusqu'au traitement par chlore qui va éliminer tous les SARM. Ce résultat suggère que les processus d'épuration actuels pourraient favoriser la résistance aux antibiotiques et tout particulièrement dans les stations qui n'utilisent pas la chloration.
Des résultats qui soulèvent d'importantes préoccupations de santé publique, non seulement pour les personnels des stations mais aussi pour les personnes exposées aux eaux usées. Une question qui peut concerner de nombreux pays, alors que des chercheurs suédois ont déjà identifié la présence de SARM dans les stations d'épuration suédoises. D'autres recherches vont donc devoir évaluer le risque d'exposition à ces bactéries résistantes aux antibiotiques dans les eaux usées traitées.
Source: Environmental Health Perspectives doi.org/10.1289/ehp.1205436 online 6 September 2012 Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus (MRSA) Detected at Four U.S. Wastewater Treatment Plants (Visuel@ NIAID « Methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA), vignette University of Maryland)
Lire aussi: INFECTIONS NOSOCOMIALES: Identification d'un gène qui donne au SARM sa résistance
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