PLAIES CHRONIQUES : Un hydrogel au chitosane, pour une cicatrisation humide et antibactérienne
Ce nouveau dispositif de pansement pourrait améliorer la vie de milliers de personnes, en empêchant le développement d’infections sur la plaie. Le pansement utilise une substance antibactérienne, déjà documentée, le chitosane, un composé utilisé depuis longtemps en médecine chinoise pour ses qualités antimicrobiennes et cicatrisantes. Ce nouveau dispositif, présenté dans la revue très spécialisée Radiation Physics and Chemistry rappelle aussi l’intérêt dans la cicatrisation, de substances naturelles, comme le miel, les algues, ou encore les coquilles d’œufs ou de crustacés.
La résistance aux antimicrobiens et l'antibiorésistance sont aujourd'hui une menace pour la santé mondiale. Cette résistance microbienne croissante pourrait tuer chaque année 10 millions de personnes, dépassant le triste record du cancer. Parmi ses sources, les plaies chroniques, sujettes à la colonisation de pathogènes infectieux difficiles à traiter car ils se développent en biofilms, des couches de bactéries métaboliquement actives, en croissance lente, très résistantes aux antibiotiques. Selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), lutter contre certaines bactéries résistantes nécessite de nouveaux antibiotiques. Ces bactéries multirésistantes sévissent tout particulièrement dans les hôpitaux, les maisons de soins infirmiers et chez les patients dont les soins nécessitent des dispositifs tels que les cathéters sanguins. Parmi ces souches résistantes, Acinetobacter, Pseudomonas et diverses Enterobacteriaceae, y compris Klebsiella, E. coli, Serratia et Proteus. Ce nouveau dispositif pourrait, selon ses auteurs éviter des dizaines de milliers d'infections résistantes.
A cet effet, le dispositif vient couvrir la plaie avec cette substance extraite des coquilles de crustacés, le chitosane, qui vient s'intégrer à l'hydrogel pour offrir une version de dispositif de pansement hydrogel, favorisant non seulement la cicatrisation dirigée en milieu humide mais aussi une action antibactérienne réduisant le risque d'infection. Le pansement est présenté comme durable mais confortable et élastique, conçu pour s'adapter à la forme de la partie du corps affectée.
Le chitosane est extrait d'une substance appelée chitine présente dans les coquilles et purifié avant d'être utilisé. La substance est connue pour ses propriétés antimicrobiennes et hémostatiques depuis des décennies. Ici, les chercheurs utilisent une technique d'irradiation pour combiner le chitosane à l'hydrogel et obtenir une structure ferme et durable du pansement et le stériliser en une seule étape : « Nous avons développé une technique qui consiste à dissoudre le chitosane dans l'acide lactique de manière à ce qu'il ne modifie pas les propriétés mécaniques et fonctionnelles du dispositif, lorsqu'il est ajouté à sa composition », explique le chercheur principal, le Dr Wach.
Ce nouveau dispositif est conçu pour venir remplacer à terme les hydrogels classiques. Alors que le processus de cicatrisation des plaies chroniques peut durer jusqu'à plusieurs semaines ou plusieurs mois, il existe un besoin énorme de dispositifs adaptés qui limitent leur risque d'infection élevé.
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