Le STRESS PARENTAL cause de déséquilibre alimentaire pour toute la famille
Cette étude soutenue par les National Institutes of Health (NIH) est l’une des premières à étudier les conséquences du stress parental, de la perte d’emploi et de revenus sur la nutrition de la famille. Car si l’on a déjà associé stress du quotidien et mauvaise nutrition, travail de la mère et moindre équilibre alimentaire de la famille, cette étude révèle que l'un des premiers « domaines » sacrifiés en cas de difficultés professionnelles et financières est la nutrition de la famille. Conclusion, dans la revue Social Science and Medicine, en cas de stress parental, toute la famille, et même les enfants devraient participer à la préparation des repas.
Selon l'auteur principal Katherine Bauer, professeur de santé publique et chercheur au Temple's Center for Obesity Research and Education, son analyse fait partie des premières à considérer l'association entre le travail, les conflits familiaux ou entre parents et nutrition des adolescents. Son équipe a interrogé 3.709 parents d'adolescents dont une majorité de groupes raciaux ou ethniques minoritaires et de foyers à faible revenu. Seuls 64% des pères et 46% des mères jouissaient d'un emploi à plein temps.
Les mères qui travaillent à plein temps déclarent moins de repas pris en famille, un recours plus fréquent à la restauration rapide même pour les repas de famille, un moindre encouragement vis-à -vis des enfants à une alimentation équilibrée, ou à la consommation de fruits et de légumes, moins de temps consacré à la préparation des repas (en comparaison des mères travaillant à temps partiel).
Les pères salariés à plein temps déclarent –juste- moins de temps passé à cuisiner que les pères qui travaillent à temps partiel- c'est la seule différence significative relevée pour les pères. D'ailleurs, d'une manière générale, les auteurs confirment que cette différence n'a qu'un impact marginal sur l'alimentation de la famille, les mères passant bien plus de temps à la préparation des repas que les pères.
Quant au stress au travail, son niveau est inversement associé à l'équilibre alimentaire de la famille, que la mère ou le père soit concerné. Par exemple, les parents qui subissent des niveaux élevés de stress déclarent 1,5 repas de famille en moins par semaine et une demi-portion de moins de fruits et légumes par jour, en comparaison des parents ayant de faibles niveaux de stress. L'auteur ajoute que ce stress peut avoir de lourdes conséquences, au-delà de l'alimentation, sur la santé des enfants.
« Les parents ont un énorme besoin de conseils et de moyens réalistes et durables pour nourrir leurs familles plus sainement, en dépit de toutes les contraintes professionnelles de la vie moderne ». La responsabilité de l'équilibre alimentaire de la famille n'incombe pas aux mères seules, relève l'auteur, conjoints, enfants et adolescents devraient aussi contribuer aux courses et à la préparation des repas familiaux. « Nous devons enseigner aux enfants comment cuisiner», ajoute-t-elle, « nous savons que si les enfants participent à la cuisine et apprennent à connaître les aliments, ils adopteront ensuite de meilleures habitudes alimentaires et sauront ensuite mieux nourrir leurs propres enfants ».
Une récente étude, présentée fin avril dernier aux Journées de l'American Society for Nutrition montrait, dans le même esprit, que les repas de famille restent l'un des derniers remparts contre l'obésité.
Source: Social Science and Medicine doi.org/10.1016/j.socscimed.2012.03.026 “Parental employment and work-family stress: Associations with family food environments" (Visuel © WavebreakMediaMicro - Fotolia.com)
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