LONGÉVITÉ: Et si ce rat-taupe détenait le secret ?
Ces niveaux élevés de protéines NRG-1, une protéine neuroprotectrice protégeant le cerveau, sont uniques chez ce rongeur, affirment ces chercheurs de la Tel Aviv University (TAU) qui ont étudié un type particulier de rongeur, d’Afrique orientale qui vit de 10 à 30 ans, alors que ses cousins d’autres espèces vivent environ 3 ans. Peu de diminution des capacités physiques liée au vieillissement, maintien d’un haut niveau d’activité, santé des os, capacité de reproduction, et surtout capacités cognitives stables tout au long de la vie. Cette collaboration de chercheurs en Israël et aux Etats-Unis, qui publient dans Aging Cell pourrait percer, à travers ce rat hors du commun, quelques-uns des secrets de la longévité.
C'est d'abord la durée de vie de cette espèce qui a attiré l'attention des chercheurs, le Dr Dorothée Huchon du Département zoologie de la TAU, le Pr Rochelle Buffenstein de l'Université du Texas (San Antonio), et le Dr Yael Edrey du City College de New York qui ont travaillé ensemble à déterminer si les niveaux anormalement élevés de NRG-1, une protéine neuroprotectrice, présents chez ce rat-taupe, pouvait expliquer l'exceptionnelle longévité de l'espèce. Parce que les rongeurs ont une similitude génétique de 85% par rapport aux humains, ils peuvent nous donner certaines clés d'une vie plus longue et en meilleure santé.
La protéine est un neuroprotecteur, elle protège l'intégrité des neurones : L'analyse génétique comparant ce rat-taupe avec plusieurs autres espèces de rongeurs révèle que des niveaux élevés NRG-1 chez les rats-taupes adultes sont bien associés avec une plus longue durée de vie. Par rapport à toutes les autres espèces étudiées, cette protéine, concentrée dans le cervelet, la région du cerveau engagée dans le contrôle moteur, est présente en abondance et a elle-même une longue durée de vie et reste à niveau constant, de l'âge 1 jour à 26 ans. Le Dr Huchon, biologiste évolutionniste, a étudié 7 espèces de rongeurs, dont les cobayes, les souris et les rats-taupes, afin d'identifier les relations génétiques entre ces différentes espèces. Son analyse révèle que la corrélation entre la durée de vie et les niveaux de NRG-1 est unique chez le rat-taupe.
Une étape importante dans la compréhension du rôle de la protéine NRG-1: De futures recherches pourraient révéler comment NRG-1 pourrait aussi retarder le vieillissement humain. Par ailleurs, « l'animal » sera un excellent sujet pour la recherche biomédicale car il s'avère aussi très résistant au cancer et même exposé à des dommages oxydatifs, il parvient à maintenir indemnes les protéines présentes dans son cerveau.
Source: Université de Tel Aviv (AFTAU) Sustained high levels of neuregulin-1 in the longest-lived rodents; a key determinant of rodent longevity et Aging Cell Volume 11, Issue 2, April 2012, Pages: 213–222 Naked mole rat may hold the secret to long life
Lire aussi :DÉCLIN COGNITIF: La rapamycine, secret d'une jeunesse cérébrale éternelle
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