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LONGÉVITÉ: Perdre son père tôt dans la vie raccourcit d'1 an l'espérance de vie

Actualité publiée il y a 8 années 1 mois 1 semaine
European Society for Paediatric Endocrinology

Les enfants français nés entre 1914 et 1916 dont les pères ont été tués ou gravement blessés, pendant la guerre, perdent environ un an d’espérance de vie adulte, conclut cette étude française, présentée à la 55è Réunion annuelle de l’European Society for Paediatric Endocrinology. Des données qui illustrent les effets à long terme du stress psychologique de la mère sur la santé de ses enfants.

Cette étude confirme la thèse qu'une grande partie de notre susceptibilité aux maladies à l'âge adulte peut être associée à des expériences de vie difficiles tôt dans la vie – que les chercheurs nomment « early life adversities ou ELA ». Ces expériences de vie négatives peuvent comprendre à la fois des contraintes ou carences nutritionnelles et des chocs psychologiques.


Les chercheurs de l'Inserm ont analysé les données de 4.000 enfants, nés entre 1914 et 1916 dont les pères ont été tués ou gravement blessés pendant la guerre. Les auteurs notent qu'il est impossible de mener des études induisant de telles expériences traumatisantes précoces chez des bébés pour des raisons évidentes, et que la guerre permet tristement de réunir des éléments de preuve essentiels. L'étude est la première du genre, et sert à renforcer nos connaissances dans le stress maternel des effets peut avoir sur les enfants à naître et les nouveau-nés. Parmi ces enfants identifiés qui avaient perdu leur père, l'équipe a également regardé si le décès était survenu in utero ou après la naissance. Chaque « participant » était apparié à un « témoin » du même sexe, né le même jour dans la même région et ayant une mère du même âge. L'analyse montre que :

· ces enfants perdent, en moyenne, une année d'espérance de vie à l'âge adulte, par rapport aux témoins.

· La perte d'espérance de vie adulte s'avère plus élevée (soit 2,2 ans) pour les enfants dont le père a été tué alors que la mère était enceinte.

L'étude va se poursuivre pour déterminer les causes majeures de décès chez les enfants subissant des expériences de vie difficiles tôt dans la vie. L'objectif étant de mieux comprendre les mécanismes alors impliqués dans ces décès prématurés. « Nous savons qu'on constate généralement une dérégulation de la réponse au stress sur des modèles animaux « d'expériences négatives tôt dans la vie. L'identification des causes de décès dans la cohorte française pourra nous apporter un éclairage supplémentaire sur les effets à long terme ces expériences chez l'Homme », explique Nicolas Todd, chercheur principal de l'équipe Inserm de l'Hôpital du Kremlin-Bicêtre.

WWI babies whose fathers were killed in action have shortened adult life expectancies

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