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MALADIE CARDIAQUE : Le silençage génique pour effacer la lipoprotéine (a)

Actualité publiée il y a 2 années 6 mois 1 semaine
JAMA
Une thérapie expérimentale de « silence génique » permet de réduire la lipoprotéine (a), un important facteur de risque de maladie cardiaque (Visuel Adobe Stock 163949349)

Cet essai mené par les généticiens et les biologistes de la Cleveland Clinic révèle qu'une thérapie expérimentale de « silençage génique » (gene silencing) permet de réduire la lipoprotéine (a), un important facteur de risque de maladie cardiaque, et cela jusqu'à 98 %. L’essai clinique, nommé APOLLO, présenté à la 71e Réunion annuelle de l'American College of Cardiology, vient d’être publié dans le Journal of the American Medical Association.

 

Il s’agit d’un essai de phase I testant une thérapie expérimentale de « silençage génique » pour réduire le taux sanguin de lipoprotéine (a), un facteur clé du risque de maladie cardiaque, basée un candidat, « SLN360 », un petit ARN interférent (siRNA) thérapeutique qui « fait taire » le gène responsable de la production de lipoprotéine (a).

Une thérapie par siARN pour prévenir la maladie cardiaque

L’essai montre que les participants voient leurs niveaux de lipoprotéine (a) chuter de 96% à 98 %. Cinq mois plus tard, les niveaux de lipoprotéine (a) de ces participants - également connus sous le nom de Lp (a) restent en deçà de 71% à 81% du niveau de référence. L’essai suggère ainsi que la thérapie par siARN pourrait être un traitement prometteur pour aider à prévenir les maladies cardiaques prématurées chez les personnes présentant des niveaux élevés de Lp(a)- On estime que 1,4 milliard de personnes seraient concernées dans le monde.

20 à 25 % de la population mondiale a une Lp(a) élevée.

La Lp(a) présente des similitudes avec le LDL ou mauvais cholestérol. Produite dans le foie, elle est le résultat de la liaison d’une protéine supplémentaire appelée apolipoprotéine(a) à une particule de type LDL. Contrairement à d'autres types de particules de cholestérol, les niveaux de Lp(a) sont génétiquement déterminés à 80 à 90 %. La structure de la particule Lp(a) provoque l'accumulation de plaques dans les artères, qui joue un rôle important dans les maladies cardiaques. Une Lp(a) élevée augmente considérablement le risque de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux.

 

Pas de thérapie vs Lp(a) : s'il existe des thérapies efficaces pour réduire le risque de maladie cardiaque en abaissant le cholestérol LDL et d'autres lipides, il n'existe actuellement aucun traitement approuvé pour abaisser la Lp(a). Étant donné que les niveaux de Lp(a) sont déterminés par les gènes d'une personne, les changements de mode de vie tels que l'alimentation ou l'exercice n'ont aucun effet.

 

La thérapie par siRNA réduit les niveaux de Lp(a) en « faisant taire » le gène responsable de la production de Lp(a) et en bloquant la création d'apolipoprotéine(a) dans le foie. L’essai, mené auprès de 32 participants à taux de Lp (a) élevé, démontre l’efficacité mais aussi l’innocuité de ce traitement expérimental à réduire les niveaux de Lp (a), un facteur de risque génétiquement déterminé, courant mais jusque-là incurable et responsable de crises cardiaques prématurées, d’AVC et de sténoses aortiques. L’auteur principal, le Dr Steven E. Nissen, directeur de recherche au Heart, Vascular & Thoracic Institute de la Cleveland Clinic souhaite maintenant passer en pratique clinique.

 

« Nous espérons que le développement de cette thérapie permettra prochainement de réduire les conséquences de la Lp(a) en routine clinique ».


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