MÉDICAMENTS GÉNÉRIQUES: Baisse de 25% des prix au 1er mars, les industriels protestent
Une baisse, en contradiction avec une politique industrielle française et européenne volontariste, explique l’Association des Industriels du médicament générique, le Gemme, qui reproche aux Pouvoirs publics d’actionner trop fortement « le levier comptable » au dépend d’une industrie stratégique pour la France. D’autres leviers, selon le Gemme pourraient en effet être envisagés.
Le Gemme représente 14 industriels du médicament générique, les laboratoires Arrow, Biogaran, Cristers, Delpharm, EG Labo, Hospira, H2 Pharma, Médis, Ranbaxy, Sandoz, Substipharm, Teva, Zentiva et Zydus soit 90% des acteurs de la filière.
Alors que les médicaments génériques les plus vendus verront leur prix baisser de 20 à 25 % au 1er mars 2013, cette baisse de prix pourrait pénaliser leurs producteurs, fabricants au global, de plus de 95 % des médicaments en Europe et de plus de 50 % des médicaments en France. Ainsi, 96% des 614 millions de boîtes de spécialités génériques délivrées en France en 2011 ont été produites en France ou dans un autre pays de l'Union Européenne. Déjà vendus 60 % moins cher que le médicament d'origine correspondant, les génériques en France ne représentent pourtant que 37 % des prescriptions vs plus de 60 % au Royaume Uni et en Allemagne. Ainsi, en France, les génériques ne représentent qu'une boîte vendue sur 5.
Optimiser les économies sans pénaliser la filière : Si les économies liées au générique se sont élevées, pour 2012, à 2,4 milliards d'euros et si l'augmentation du périmètre de substitution a permis 400 millions d'euros d'économies annuelles supplémentaires, il existe, dit le Gemme, d'autres leviers que la baisse des prix pour générer des économies supérieures. Ouvrir encore ce périmètre de substitution pourrait permettre d'atteindre, en 3 ans, la délivrance d'un médicament sur 2 sous forme générique, soit une économie annuelle supplémentaire de 2 milliards d'euros. Un levier précieux alors que, dès 2013, 50% des économies prévues à la Loi de finance de la Sécurité sociale, portent déjà sur le médicament.
En creux, figure le rôle des médecins. Une récente étude du Gemme montrait que la mention « non substituable figure encore sur 22% des prescriptions établies, alors que les génériques présentent une bioéquivalence des princeps à 5 à 7% près. Les réticences des médecins et des malades subsistent à leur égard. L'avis de l'Académie de médecine sur les différences possibles entre spécialité princeps et ses génériques recommandait ainsi de promouvoir la prescription et la délivrance des médicaments génériques mais de rapprocher le plus possible la présentation du générique de celle du princeps aussi bien pour l'aspect extérieur, que par la mise à disposition des différents dosages. Le modèle de régulation mis en place auprès des prescripteurs, comme le P4P (Payment for Performance), n'a pas fonctionné, rappelle le Gemme qui recommande, aussi, de réfléchir à de nouveaux dispositifs.
Toute pression complémentaire sur le prix industriel du médicament générique irait à l'encontre de la santé des Industries de Santé, indique le Gemme.
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