MÉNOPAUSE et prise de poids: Et si la responsable était une enzyme?
Beaucoup de femmes prennent du poids pendant la ménopause mais cela pourrait être indépendant de leur volonté, selon cette étude américaine sur la souris, soutenue par les US National Institutes of Health (NIH) et publiée dans l’édition du 7 janvier de la revue Diabetes. Pour cause, cette enzyme nommée ALDH1, au rôle clé dans la formation de graisse viscérale, dont une forme libérée durant la ménopause favorise l’accumulation de graisse.
Cette étude de laboratoire sur l'animal, menée par des chercheurs de l'Ohio State University, de l'Université de Californie, du Sanford-Burnham Medical Research Institute (USA) et de l'Université Karl-Franzens (Autriche) mettent en évidence le rôle clé de l'enzyme Ald1h1 (Aldehyde Dehydrogenase 1) dans la formation de graisse viscérale à la ménopause- ce qui peut entraîner un risque accru de développer des maladies cardiaques et le diabète de type 2.
Dans cette recherche de laboratoire, les scientifiques se sont intéressés à ALDH1 et à ses 3 formes chez la souris: Aldh1a1, Aldh1a2 et Aldh1a3. Aldh1a1 est une enzyme qui produit de l'acide rétinoïque qui joue un rôle dans la différenciation cellulaire (y compris vers des cellules de graisse) et dans le métabolisme dans le tissu adipeux. Les chercheurs ont manipulé génétiquement des souris pour qu'elles soient privées d'Aldh1a1, les ont nourries avec un régime alimentaire riche en graisses et ont suivi l'évolution des dépôts de graisse sous-cutanée et de graisse viscérale. Les chercheurs constatent que,
· les souris femelles normales sous régime riche en graisses accumulent plus de graisse viscérale que les souris mâles normales mais que l'accumulation de graisse sous-cutanée est identique chez les mâles et les femelles.
· Les souris femelles dépourvues de Ald1h1a1 accumulent nettement moins de graisse viscérale que les souris femelles normales.
· Certaines protéines sont exprimées différemment dans la graisse viscérale chez les souris modifiées et les souris normales. En particulier les enzymes impliquées dans l'utilisation des graisses sous forme de chaleur sont présentes à des niveaux plus élevés chez les souris dépourvues de Ald1h1a1.
· L'œstrogène explique pourquoi, d'autres enzymes similaires à Ald1h1a1 sont présents à des niveaux plus élevés chez les souris mâles par rapport aux femelles.
· Lorsque les scientifiques privent les souris de leurs ovaires (ménopause), les souris femelles expriment une forme de Ald1h1 appelée Aldh1a3 qui les entraîne à prendre du poids et de la graisse viscérale.
Une enzyme de la prise de graisse viscérale : Chez les femelles donc, à la ménopause, la baisse d'œstrogène semble favoriser une forme de Ald1h1 appelée Aldh1a3, qui contribue à diminuer l'effet de régulation des enzymes habituels sur les niveaux de graisse. Quand les niveaux d'œstrogènes chutent lors de la ménopause, les niveaux de Aldh1a3 augmentent, rendant les femmes ménopausées plus à risque d'accumuler de la graisse viscérale. Lorsque les auteurs analysent ensuite la graisse humaine, ils constatent aussi que les niveaux d'enzyme Ald1h1 sont plus élevés chez les patients obèses vs minces. Ainsi, si la plus grande partie de cette recherche a été effectuée chez la souris et si les enzymes ALDH1 enzymes sont des cibles prometteuses pour de futurs traitements, il s'agit maintenant de vérifier si le processus est bien identique chez la Femme. Quoiqu'il en soit, cette enzyme joue bien un rôle clé dans la formation de graisse à la ménopause.
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