MERS-COV: Confirmation d'une transmission directe du dromadaire à l'homme
Possible et probable, la transmission directe du virus MERS-COV du dromadaire à l'homme conclut cette nouvelle étude de l’Ecole Mailman de l'Université Columbia, qui identifie des dromadaires saoudiens porteurs du virus. Au-delà , ce seraient les 3 quarts des dromadaires testés qui porteraient les preuves d’une infection récente au coronavirus. Ces nouvelles données, présentées dans la revue mBIO non seulement apportent les preuves d’une transmission directe du dromadaire à l'homme mais proposent aussi une stratégie contrôler la propagation de la maladie.
Selon le dernier bilan de l'OMS, au 7 février, au moins 182 personnes ont été infectées par le virus responsable de 79 décès depuis le premier cas documenté en Arabie Saoudite en Septembre 2012. La plupart des cas ont été concentrés en Arabie Saoudite et quelques cas ont été recensés en Jordanie, au Qatar, en Tunisie et aux Emirats Arabes Unis. La France (3 cas signalés), l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni ont également signalé quelques cas sur des personnes revenant du Moyen-Orient. Si les dromadaires étaient déjà considérés comme des réservoirs possibles du virus, la source de la maladie restait incertaine.
Cette étude a porté sur 203 dromadaires dont des échantillons de sang ont été analysés: 74 %, présentent des anticorps au coronavirus MERS, indiquant une infection passée. L'analyse des fluides nasaux et rectaux révèle, de plus, que les séquences génétiques des souches MERS-CoV retrouvées chez les dromadaires correspondent à celles trouvées chez l'homme. Le taux de dromadaires infectés varie considérablement selon les régions et les jeunes dromadaires ont un risque 2 fois plus important de « porter » l'infection. Aucun virus n'a en revanche été retrouvé chez les moutons et les chèvres.
Du dromadaire à l'homme, c'est le même virus : La présence du virus MERS observé chez les humains, très répandue chez les dromadaire confirme leur capacité à le transmettre directement à l'homme. Cette très large présence laisse également penser à une transmission probablement aérienne du virus entre les dromadaires. Cependant le mode de transmission à l'Homme reste indéterminé.
Autre conclusion, le virus MERS-CoV serait porté, depuis plus de 20 ans, par des dromadaires d'Arabie saoudite. En examinant des échantillons de sérum de sang de dromadaires, les chercheurs ont pu trouver des preuves d'infection datant de 1992. Chez l'Homme aussi, le virus pourrait avoir une histoire bien plus ancienne, imaginent les chercheurs, à l'origine de troubles respiratoires, mais la vérification est impossible.
Ces travaux ont également permis de développer des collaborations et des systèmes validés régionaux, de surveillance épidémiologique, pour le virus MERS-CoV mais aussi d'autres agents infectieux. C'est donc également un pas vers le contrôle de l'épidémie.
Source: mBIO 25 February 2014 doi: 10.1128/mBio.00884-14 25 February 2014 Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus Infection in Dromedary Camels in Saudi Arabia (Visuel@ Kevin J. Olival/EcoHealth Alliance)
Pour en savoir plus sur le virus MERS-CoV
Lire aussi : MERS-CoV: Le dromadaire toujours suspecté de transmettre le virus à l'homme –
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