NYCTURIE : L'hormonothérapie efficace chez les femmes ménopausées
Cette affection souvent passée sous silence touche pourtant environ un tiers des adultes d’âge avancé. Il s’agit de la nycturie définie par l'International Continence Society comme "la nécessité de se réveiller une ou plusieurs fois par nuit pour vider sa vessie". Cette étude, à paraître dans la revue Menopause, suggère que différents types d'hormonothérapie sont efficaces à réduire le nombre de mictions durant la nuit chez les femmes ménopausées souffrant de nycturie.
Également souvent banalisée par le professionnel de santé car considérée comme une partie inévitable du processus de vieillissement, la nycturie a de sérieuses implications sociales et sanitaires pour les patients et leurs familles. La nycturie a été ainsi associée aux troubles du sommeil mais aussi à une réduction significative de la vitalité et de la productivité et donc de la qualité de vie globale. Au fil du vieillissement, les femmes sont plus susceptibles de se réveiller au milieu de la nuit pour uriner. La baisse drastique du niveau d’œstrogènes pendant la période péri-ménopausique accélère ce problème. Cette étude a évalué l'efficacité de différentes thérapies hormonales dans la gestion de la fréquence de la nycturie.
La perte d'œstrogènes en cause ?
La perte d'œstrogènes pendant la ménopause entraîne un dysfonctionnement de la vessie, des troubles du sommeil, des bouffées de chaleur et des altérations de la fonction rénale qui induit une diurèse plus élevée pendant la nuit. La prévalence de la nycturie est élevée chez les femmes ménopausées (elle touche environ 6 femmes sur 10), cependant peu de recherches ont été effectuées concernant l'effet de l'hormonothérapie.
Enfin, si la perte d'œstrogènes est un facteur de nycturie, d'autres facteurs environnementaux, dont les troubles du sommeil peuvent être invoqués.
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L’hormonothérapie, traitement symptomatique ? L’hormonothérapie améliore les facteurs associés et responsables de la nycturie post-ménopausique tels que les troubles du sommeil, l'apnée obstructive du sommeil (SAOS) et les bouffées de chaleur.
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L’hormonothérapie, traitement de fond ? Il a déjà été démontré que les œstrogènes vaginaux aident à gérer différents symptômes du syndrome génito-urinaire de la ménopause, et permettent, en particulier, l'amélioration de la fonction urinaire. Il existe des preuves, mais limitées qui suggèrent des avantages significatifs de l'utilisation d'œstrogènes oraux en association avec de la progestérone orale, mais les effets d'autres types d’hormonothérapie sur la nycturie restent mal connus.
L’étude menées auprès de 250 femmes, réparties en 4 groupes de traitement pour recevoir :
- des œstrogènes + progestérone (E + P) ;
- des œstrogènes uniquement (patientes ayant subi une hystérectomie) ;
- un TSEC ou tissue selective estrogen complex : un traitement associant à l’estrogène un anti-estrogène sélectif qui protège l’endomètre tout en préservant les effets positifs de l’estrogène ;
- un placebo.
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- L’analyse montre que le traitement systémique par E + P ou TSEC permet une réduction significative de la prévalence de la nycturie et une réduction, elle-aussi significative des symptômes associés.
- L'utilisation d'œstrogènes seuls ne permet qu'une réduction significative de la prévalence de l'urgenturie.
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Des recherches complémentaires vont être menées pour mieux comprendre les déclencheurs physiopathologiques sous-jacents de cet effet des hormonothérapies E + P ou TSEC. Cependant ces données ouvrent une option prometteuse pour améliorer la qualité de sommeil, notamment, et la qualité de vie chez ce groupe de patientes.
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