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OBÉSITÉ et perte de poids: La réflexion ou la distraction pour repousser le craving?

Actualité publiée il y a 10 années 2 mois 1 semaine
Obesityweek

Parvenir à mobiliser son cerveau dans un objectif de maintien ou de perte de poids, encore une fois, c’est la recommandation de ces études présentées cette semaine à l’ObesityWeek de Boston, un événement international sur la recherche fondamentale, les applications cliniques, la prévention et le traitement de l'obésité. 2 études et 2 conclusions différentes :

· La réflexion sur l'impact à long terme de nos choix alimentaires nous aide à contrôler nos fringales,


· La distraction (auto-induite) peut aussi apporter le même bénéfice chez des hommes et des femmes ici atteints d'obésité morbide.

Dans ces deux études sur cerveau et comportement alimentaire, on aboutit à un travail à mener sur la perception des indices alimentaires.

Deux concepts en cause dans ces études ont déjà été abordés.

Celui de l'obésité comme une forme de dépendance alimentaire, alors qu'elle procède fréquemment de l'hyperphagie boulimique- un trouble mental reconnu à part entière dans le DSM-V.

Ensuite celui du résultat d'une susceptibilité particulière aux stimuli alimentaires, donc à une forme de récompense, qu'il convient de réduire, sous peine de comportements alimentaires déviants. Une étude de Yale a montré que les femmes atteintes d'obésité, en particulier, n'ont aucun problème particulier d'apprentissage, mais en rencontrent un sérieux lorsque la nourriture est à la clé.

Il s'agit donc, une fois ces points pris en compte de travailler non pas sur le comportement vis-à-vis de la nourriture elle-même, mais sur la perception des indices alimentaires.

La réflexion pour réduire l'appétit : Une première étude illustre comment le cerveau, et une réflexion sur l'impact à long terme des choix alimentaires v permettre de mieux contrôler ses fringales.

Le Dr Kathryn Demos, professeur de psychiatrie et de comportement à l'Université Brown utilise ici l'IRM fonctionnelle (IRMf) pour suivre l'activation des cerveaux de 25 participants en train de visionner des aliments « récompenses » tels que de la pizza, des frites et de la crème glacée.

Les participants, en surpoids ou obèses étaient invités, de manière aléatoire, à opter pour l'une de ces 4 stratégies cognitives

1. La distraction : penser à autre chose que l'aliment présenté;

2. L'acceptation : accepter ses pensées, reconnaître que ce ne sont que des pensées auxquelles il ne doit pas être donné suite;

3. Le report : se concentrer sur les conséquences négatives à long terme de la consommation de l'aliment;

4. La récompense : se concentrer sur la récompense immédiate apportée par la nourriture.

Sous IRMf, les participants devaient également évaluer leur envie de manger sur une échelle en 4 points.

Les résultats montrent que la stratégie du « report » est celle qui réduit le plus cette envie de manger le plus. De plus, elle augmente significativement l'activité du cerveau dans la plupart des zones comme associée à l'inhibition de la suralimentation : Les envies de manger sont évaluées respectivement à

1. La distraction : 2 ± 0,7

2. L'acceptation : 2,4 ± 0,8

3. Le report : 1,7 ± 0,7

4. La récompense : 3,4 ± 0,5

L'étude constate ainsi que le simple fait de penser d'une manière différente affecte la façon dont le cerveau réagit à ces signaux alimentaires chez les personnes souffrant d'obésité. En particulier, la réflexion sur l'impact négatif à long terme d'une alimentation malsaine permet de diminuer les fringales et améliorer les efforts de perte de poids.

Ces résultats consistent, encore une fois, à traiter l'alimentation comme un type de dépendance, cette stratégie s'inspirant d'une thérapie de sevrage du tabagisme, « remodelée » par ces chercheurs, pour le traitement de l'obésité.

«Nous savions la thérapie comportementale efficace dans la perte de poids, mais cette étude nous ouvre une nouvelle stratégie prometteuse pour travailler avec ces patients ».

La distraction éloigne du craving : La seconde étude ajoute à la preuve que contrôler sa pensée et même « la détourner » à l'aide de tâches de distraction, peut aussi réduire les fringales.

Le Dr Richard Weil, directeur du programme de perte de poids à l'Hôpital Mont Sinaï St. Luke (New York) testé 4 techniques de distraction de 30 secondes, dans la réduction de l'envie subite pour des aliments préférés chez 55 participants atteints d'obésité sévère (IMC >40). L'équipe montre ici que même avec un IMC élevé, les techniques de distraction permettent de réduire l'intensité des envies de nourriture face à des images d'aliments convoités. Ainsi,

1. appuyer sur son front avec son index,

2. appuyer sur son oreille avec son index,

3. taper le sol avec un orteil,

4. ou juste fixer son regard sur un mur blanc,

ces 4 « trucs », discrets et réalisables en public, réduisent de façon significative l'intensité et la netteté des images des envies alimentaires auto-induites chez les hommes et les femmes atteints d'obésité de grade 3.

«Nous avons montré que, même avec un IMC élevé, des techniques de distraction permettent de réduire l'intensité des envies de nourriture des participants. Il est donc possible de se distraire du craving et la distraction peut être utilisée efficacement dans une stratégie de perte de poids », concluent les auteurs.

Source: ObesityWeek

Thinking About the Long-Term Impact of Your Food Choices May Help Control Food Cravings

The Effects of Cognitive Strategies on Neural Food Cue-Reactivity

Effects of Simple Distraction Tasks on Self-Induced Food Cravings in Men and Women with Grade 3 Obesity

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Obésité de l'enfant (1/6)
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