OBÉSITÉ : GIP pour réduire la prise alimentaire ?
De nouvelles cibles viennent d’être identifiées par ces endocrinologues du Deutsches Zentrum fuer Diabetesforschung DZD, qui vont permettre le développement d'un nouveau traitement médicamenteux contre l'obésité et le diabète de type 2. Ces travaux, publiés dans la revue Cell Metabolism désignent l’hormone GIP, impliquée dans la régulation du poids corporel et la prise alimentaire, via un récepteur dans le cerveau, pour cette thérapie de réduction de l'appétit, de la prise alimentaire et du poids corporel.
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Le récepteur GIP du système nerveux central joue un rôle crucial et central dans la régulation du poids corporel et de la prise alimentaire. L’étude montre que les doubles agonistes ciblant les récepteurs du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) et du peptide insulinotrope dépendant du glucose (GIP) sont des candidats prometteurs pour le traitement de ces deux comorbidités chroniques.
Comment GIP peut réduire le poids corporel
GIP est une hormone produite par le tube digestif. Après le repas, GIP stimule la libération d'insuline et abaisse ainsi la glycémie. L'hormone a également un effet sur la régulation de l'appétit. Cependant, les mécanismes et les organes par lesquels GIP affecte le poids corporel restent encore mal compris. Jusqu'à présent, on ignorait ainsi si le récepteur GIP devait être activé ou inhibé pour obtenir une réduction du poids corporel, et comment le cerveau médie l'effet de l’hormone GIP. « Nous avons donc regardé quel était le rôle précis du récepteur GIP dans le cerveau, afin de mieux comprendre l'action et les effets de l’hormone GIP", explique l’auteur principal, Qian Zhang du DZD.
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L'inhibition de la prise alimentaire par le cerveau : l’action de GIP passe en fait par une action d’inhibition de l’appétit dans le cerveau : c’est la démonstration effectuée sur des souris sauvages, dont le poids corporel et la prise alimentaire sont réduits avec l'administration de GIP. Ce n’est pas le cas en revanche, chez des souris privées du récepteur GIP dans le système nerveux central (SNC).
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L'hormone agit-elle sur des zones spécifiques du cerveau ? Les chercheurs constatent chez des souris souffrant d'obésité alimentaire traitées par l’hormone GIP, une activité neuronale accrue dans les zones de l'hypothalamus associées au contrôle de l'appétit : cela suggère que la régulation centrale de la prise alimentaire via GIP induit l'activation de neurones dans l'hypothalamus.
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Vers de nouveaux médicaments de l'obésité et du diabète de type 2 ? En combinant des hormones en une seule molécule qui agit également sur les récepteurs des hormones GLP-1 et GIP, les chercheurs permettent, toujours chez la souris, une réduction du poids corporel et une réduction de la glycémie. Certains doubles agonistes GLP-1 / GIP sont déjà en essais cliniques de phase III.
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«Nos recherches montrent pour la première fois que le double agoniste GLP-1 / GIP nécessite le récepteur GIP dans le cerveau pour réduire le poids corporel et la prise alimentaire. Cette découverte va contribuer au développement de nouvelles cibles médicamenteuses qui améliorent la signalisation et l'effet du récepteur GIP et donc augmentent encore les avantages métaboliques du traitement avec GIP et GLP-1 / GIP ».
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