OBÉSITÉ infantile: Et si l'on parlait un peu de parentalité?
On invoque à raison les boissons sucrées, le manque d'exercice et le patrimoine génétique comme facteurs de surpoids et d’obésité infantile, cette recherche de la Washington State University reprécise l’impact des habitudes alimentaires des parents et de leur propre relation à la nourriture sur le risque d'obésité d’un enfant d'âge préscolaire. Ces conclusions, à paraître dans l’édition d’avril de la revue Appetite rappellent l’importance de l’exemple des parents et des repas en famille pour l’équilibre alimentaire de l’enfant.
Les auteurs, américains, rappellent que 17% des enfants américains âgés de 2 à 19 ans sont obèses et que ces taux d'obésité sont encore plus élevés chez les enfants de foyers à faibles revenus, de communautés afro-américaines et latino-américaines, soit 21 et 22%, respectivement. Ils suggèrent que le comportement des parents peut modifier les comportements alimentaires des enfants. Ils ont analysé les dossiers de 222 enfants d'âge préscolaire de foyers à faible revenu afro-américains et latino-américains, constitués dans le cadre d'une étude du département américain de l'Agriculture sur la nutrition. Leur analyse, confirme la source du problème « trop de nourriture et pas la pénurie de nourriture » et pose quelques questions intéressantes :
Faut-il forcer l'enfant à finir son assiette ? Partons des parents. Les mères qui mangent alors qu'elles n'ont plus faim (A) ou qui forcent leurs enfants à finir leur assiette sous peine de les priver de nourriture jusqu'au prochain repas ont tendance à « faire » des mangeurs difficiles. Quand un jeune enfant dit qu'il n'a plus faim, même s'il n'a pas terminé son assiette, il est important de l'écouter et de lui faire confiance. Alors que les enfants d'âge préscolaire ont tendance à avoir faim toutes les deux ou trois heures, plutôt que de finir une assiette trop copieuse, ils profiteront mieux d'une collation saine, quelques heures après le repas.
Comment gérer le grignotage et les snacks ? Les mères (B) qui compensent leurs émotions par la nourriture ou sont trop facilement tentées par la vue, l'odeur ou le goût de certains aliments, « font » des
enfants qui ont toujours envie de manger. Elles devraient « percher » leurs aliments malsains tout en haut des placards et, dans le même temps, limiter l'approvisionnement en aliments riches en calories mais peu nutritifs, mais sans les transformer, pour les enfants en « fruits défendus ». Quand, ensuite, les enfants grandissent et commencent à faire leurs propres choix alimentaires, ils recherchent de préférence les aliments interdits. Trop d'interdictions peuvent mener à l'obésité, expliquent les auteurs.
Comment gérer la découverte et la nouveauté ? Il faut 8 « expositions » ou expériences avant qu'un enfant soit prêt à apprécier un aliment, une sorte de réflexe naturel pour s'assurer que la nourriture n'est pas toxique ou dangereuse.
« Telle mère, tel enfant », écrivent les auteurs, et a fortiori lorsque les enfants sont très jeunes car alors leur comportement est principalement basé sur celui de leurs parents. Les parents doivent être conscients de l'importance de leurs habitudes alimentaires comme de la manière dont ils nourrissent leurs enfants. Leur propre comportement alimentaire peut contribuer à aider leurs enfants à développer une relation saine avec la nourriture. Cela comprend, de plus petites portions, une alimentation plus variée, ne resservir les enfants que s'ils le demandent, faire des repas une expérience positive, procurant une sensation de satiété et non de contrainte.
Source: Appetite April 2013 doi.org/10.1016/j.appet.2012.12.017 Exploring the Effects of Maternal Eating Patterns on Maternal Feeding and Child Eating (Visuel Fotolia)
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OBÉSITÉ: Partager les repas, évite le surpoids –
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