OBÉSITÉ: Les hommes plus vulnérables aux acides gras
Les régimes riches en matières grasses conduisent à l'obésité et l'inflammation dans le système nerveux central (SNC). Cependant la réponse biologique aux acides gras est différente chez les Hommes et les Femmes montre pour la première fois cette étude américaine qui identifie une vulnérabilité cérébrale et cardiaque plus importante chez les mâles. Car ces conclusions, présentées dans la revue Cell Reports, obtenues chez la souris doivent encore être validées chez les humains.
Des études ont déjà suggéré qu'outre le développement du tissu adipeux et une inflammation chronique, une alimentation riche en graisses et en sucres a un effet direct sur le SNC. L'obésité et le surpoids sont associés à différents troubles du SNC, dont le risque de développement des maladies neurodégénératives.
Les chercheurs du Cedars-Sinai Medical Center (Los Angeles) montrent chez des souris nourries avec un régime riche en graisses une inflammation dans le cerveau des souris mâles et des dommages cardiaques associés, alors que les souris femelles semblent mieux supporter ce régime. L'équipe montre, que chez les mâles, un régime riche en graisses réduit les niveaux d'une protéine, PGC-1α, -déjà connue pour son implication dans le métabolisme- qui régule les niveaux des récepteurs des œstrogènes dans les neurones et les astrocytes de l'hypothalamus. La baisse des niveaux de cette protéine favorise l'inflammation. Ainsi, cette inflammation de l'hypothalamus chez les mâles est corrélée à une réduction de la fonction myocardique. Enfin, ces modifications cérébrales peuvent se développer chez les mâles très rapidement, sur une très courte période d'apports aliments gras et sucrés.
Ce n'est pas le cas chez les souris femelles : Les œstrogènes et les récepteurs des œstrogènes continuent à protéger les femelles des complications métaboliques liées à l'inflammation et à l'obésité.Toujours chez la souris, ces chercheurs parviennent à « manipuler » le cerveau de souris mâles pour obtenir la même résistance aux graisses que chez la souris femelle. Pour les chercheurs, c'est une preuve supplémentaire que le cerveau féminin possède intrinsèquement certaines qualités chimiques qui le protègent contre les effets d'une alimentation riche en matières grasses.
Selon ces travaux, les femelles sont dotées d'une meilleure protection, en particulier via l'œstrogène et ses récepteurs, contre les effets d'apports trop élevés en graisses et en sucres.
La recherche confirme donc que l'inflammation du cerveau est un facteur clé dans l'épidémie d'obésité. Mais elle pose aussi la question d'une prise en charge spécifique de l'obésité selon le sexe.
Car si ces résultats étaient confirmés chez l'Homme, ce qui semble probable, expliquent les chercheurs, étant donné le mécanisme et l'hormone impliqués, les femmes supporteraient mieux quelques écarts alimentaires de temps à autre et il faudrait certainement reconsidérer les critères, les régimes et les médicaments pour la gestion de l'obésité selon le sexe du patient.
Source: Cell Reports October 16, 2014 DOI: org/10.1016/j.celrep.2014.09.025 Hypothalamic PGC-1α Protects Against High-Fat Diet Exposure by Regulating ERα
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