OBÉSITÉ : Pourquoi l’adolescent a besoin d’un bon petit-déjeuner
Cela a déjà été démontré chez l’enfant, mais c’est également le cas chez l’adolescent : les jeunes qui sautent le petit-déjeuner présentent plus de marqueurs d’adiposité et encourent un risque plus élevé d’obésité, conclut cette étude internationale, menée à la FAPESP (São Paulo Research Foundation). L’étude qui porte sur les comportements associés à la prise de poids et au risque cardiométabolique chez l’adolescent montre que sauter le premier repas de la journée est généralement associé à un mode de vie malsain.
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Les chercheurs évaluent ici les comportements conduisant à une prise de poids chez l'adolescent. La principale conclusion est que le fait de sauter le petit-déjeuner, une habitude courante chez les ados, est directement corrélé à une augmentation du tour de taille et de l'indice de masse corporelle (IMC) dans ce groupe d'âge. « Sauter le petit-déjeuner est associé à des marqueurs d'adiposité chez les adolescents, quels que soient leur sexe, leur lieu de résidence et leur durée et qualité de sommeil », résume l’auteur principal, Elsie Costa de Oliveira Forkert, épidémiologiste.
Sauter le petit déjeuner est un marqueur majeur de risque d'obésité
Les chercheurs ont analysé les données de 2 grandes études menées en Europe et au Brésil, évalué l'association entre les comportements liés au bilan énergétique à l'adolescence et les marqueurs de l'adiposité totale et abdominale.
- Les données européennes étaient issues de l'étude transversale "Un mode de vie sain par la nutrition en Europe à l'adolescence" (Healthy Lifestyle in Europe by Nutrition in Adolescence : HELENA, 2006-07), menée auprès de 3.528 adolescents dans 10 grandes villes. Les participants étaient âgés de 12 à 17,5 ans et ont été répartis par tranche d’âge, sexe, région et statut socio-économique.
- Les données brésiliennes étaient issues de l’étude « Brazilian Cardiovascular Adolescent Health" (BRACAH, 2007) menée auprès de 991 adolescents âgés de 14 à 18 ans.
L’analyse a porté sur les données de poids, de taille et d’IMC en tant qu’indicateurs de l’obésité globale, et les données de tour de taille et le rapport tour de taille/taille en tant qu’indicateurs de l’obésité abdominale. Enfin, les comportements ont été qualifiés à l'aide d'un questionnaire couvrant les niveaux d'activité physique, les temps de sédentarité (notamment temps d’écran), les habitudes alimentaires et le mode de vie. Une question spécifique portait sur le petit-déjeuner. L’analyse conclut que parmi tous les comportements analysés, la corrélation la plus forte avec l'augmentation du nombre moyen de marqueurs d'obésité est observée avec le fait de sauter le petit-déjeuner.
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Sédentarité signifie toujours trop de calories : l’analyse montre également que :
- les adolescents de sexe masculin sont en moyenne plus lourds et plus grands, leur tour de taille est évidemment plus large que celui des femmes ;
- chez les garçons qui sautent le petit-déjeuner, le tour de taille moyen est de 2,61 cm supérieur en Europe et de 2,13 cm supérieur au Brésil vs chez les garçons qui prennent un petit-déjeuner ;
- l'indice de masse corporelle moyen des garçons européens et brésiliens qui sautent le petit-déjeuner est supérieur de 1,29 kg / m² et de 1,69 kg / m à celui des garçons qui petit-déjeunent, même quand ils dorment suffisamment, soit au moins 8 heures par nuit ;
- chez les garçons toujours, sauter le petit-déjeuner est le comportement le plus fortement associé au bilan énergétique, ainsi donc qu’aux indicateurs d'obésité tels que l’IMC, le tour de taille et le ratio tour de taille-taille.
- C’est idem pour les jeunes filles européennes : sauter le petit-déjeuner est positivement corrélé à l'obésité totale et abdominale, même lorsque le temps de sommeil est suffisant.
- chez les filles enfin, sauter le petit déjeuner est associé à une augmentation moyenne de 2 cm de tour de taille ;
- au Brésil, les filles sont plus sédentaires que les garçons, c’est le contraire en Europe ; et la sédentarité chez les filles entraîne une augmentation du tour de taille même lorsque le temps de sommeil est suffisant.
En sautant le petit-déjeuner, des millions d'enfants et d'adolescents dans le monde remplacent probablement des repas plus sains faits maison comprenant des produits laitiers, des céréales complètes et des fruits par des fast-foods dans un lieu proche du domicile ou de l'école, écrivent les chercheurs dans leur communiqué.
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Bref, sauter le petit déjeuner est donc associé, chez les jeunes, à des apports plus élevés d’aliments hypercaloriques industrialisés de faible valeur nutritive et clairement associés au développement de l'obésité. Enfin sauter le petit déjeuner est souvent associé à des comportements plus sédentaires qui mènent directement à l'obésité.
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