OBÉSITÉ: Travailler sur la perception des stimuli alimentaires
L'apprentissage peut être fondé sur la récompense, la récompense peut être de l’argent, un compliment ou encore de la nourriture. Cette étude de l'Université de Yale montre que les femmes atteintes d’obésité n’ont aucun problème particulier d’apprentissage, mais en rencontrent un sérieux lorsque la nourriture est à la clé. Leurs conclusions, présentées dans la revue Current Biology, suggèrent de travailler non pas sur le comportement de ces personnes vis-à -vis de la nourriture elle-même, mais sur leur perception d’indices alimentaires qui déterminent leurs habitudes alimentaires.
L'étude montre que l'obésité peut entraîner une altération spécifique non pas dans la récompense liée aux aliments eux-mêmes, mais plutôt dans la façon dont les personnes obèses ou en surpoids réagissent aux indices alimentaires de leur l'environnement. Il n'est pas question chez ces personnes atteintes d'obésité, de déficit général de l'apprentissage et de la récompense, explique l'auteur principal, Ifat Levy de la Yale, mais d'associations erronées entre les signaux environnementaux et l'alimentation.
Pour tester la capacité d'hommes et de femmes à acquérir et à modifier des associations indice-récompense, les chercheurs ont présenté aux participants un carré de couleur, suivi d'une récompense matérialisée par une image représentant de l'argent, de la nourriture. Dans une première phase de l'expérience une couleur était toujours suivie d'une récompense. Dans une seconde phase, les chercheurs ont inversé le couple couleur-récompense. Durant ces 2 phases, les participants étaient invités à prévoir la probabilité d'une récompense après avoir vu une couleur ou l'autre.
L'expérience montre que les femmes obèses –et non les hommes obèses- contrairement à tous les autres participants font des erreurs de prédiction bien plus fréquentes lorsqu'il s'agit d'une récompense alimentaire vs argent. Selon les auteurs, les femmes atteintes d'obésité souffrent d'un déficit d'apprentissage concernant les les signaux liés à l'alimentation. Un déficit qui pourrait être lié à des préoccupations concernant l'image corporelle, plus développées chez les femmes que chez les hommes. Car la différence de taux d'erreur entre les femmes et les hommes participant à l'étude est surprenante. L'équipe envisage donc de reproduire ce type d'étude, avant et après une chirurgie bariatrique pour mieux comprendre ce déficit d'apprentissage lié aux signaux alimentaires de l'environnement.
Travailler sur la réponse aux stimuli alimentaires : Concrètement ils suggèrent non pas de se concentrer sur les réactions face à la nourriture elle-même, mais de travailler sur leur perception des signaux alimentaires de l'environnement.
Rappelons-nous cette étude publiée en 2013 dans le Journal of Neuroscience, qui identifie un groupe de neurones spécialisés dans la reconnaissance et l'interprétation de signaux visuels, tactiles ou olfactifs et qui engagent à certains choix alimentaires. Ou, sur un plan plus pratique, cette étude récente présentée dans Appetite qui suggère de travailler sur la perception d'enfants en surpoids des multiples stimuli qui peuvent entraîner la suralimentation pour modifier la réponse neurocognitive et comportementale aux signaux alimentaires.
Source: Current Biology June 2014 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2014.05.075 Impaired associative learning with food rewards in obese women (Visuel © grafik+foto - Fotolia.com)
Lire aussi: OBÉSITÉ: Ces neurones qui nous poussent aux choix alimentaires–
OBÉSITÉ infantile: Former l'enfant à ignorer les stimuli alimentaires -
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