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OBÉSITÉ: Une addiction neuronale au goût sucré

Actualité publiée il y a 12 années 6 mois 1 semaine
Neuropsychopharmacology

Cette étude de l'Université de Colorado School of Medicine nous confirme des différences dans les circuits du cerveau pour les femmes souffrant d’obésité mais aussi d’anorexie dans les circuits de récompense, avec une activation respectivement moins ou plus forte des neurones au goût sucré. Ces résultats, publiées dans l’édition du 2 mai de la revue Neuropsychopharmacology confirment que le comportement alimentaire est lié à des voies dopaminergiques du cerveau impliquées dans les…addictions.

Le Dr Guido Frank, directeur du Programme de recherche sur le cerveau à l'École de médecine de l'UC et ses collègues ont examiné par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) l'activité cérébrale dans les 63 femmes, soit anorexiques, soit obèses. L'expérience était originale car les participantes ont été conditionnées à associer visuellement certaines formes soit avec un bonbon soit avec un aliment non-sucré et ont ensuite reçu des « solutions » au goût attendu ou inattendu. Les participantes ont ensuite goûté ces différentes « solutions ». Lorsqu'ils comparent les résultats à ceux de femmes de poids normal, les auteurs constatent qu'au cours de ces séances d'IRMf, une solution au goût sucré inattendu conduit à une activation neuronale accrue des systèmes de récompense chez les patients anorexiques et à une activation diminuée chez les personnes obèses.


Les circuits de récompense plus sensibles aux stimuli alimentaires chez les patientes anorexiques: Alors que chez les rongeurs, la restriction alimentaire et la perte de poids ont déjà été associées à des réponses plus fortes du circuit de la récompense liées à la dopamine dans le cerveau, selon les auteurs, l'étude confirme que chez l'Homme, le système de récompense du cerveau contribue bien de manière majeure à réguler la prise alimentaire. Les résultats suggèrent aussi que les circuits de récompense du cerveau sont plus sensibles aux stimuli alimentaires chez les patientes anorexiques, mais moins sensibles chez les femmes obèses. Le mécanisme de cette association reste encore incertain, mais ces schémas cérébraux de réponse du circuit de la récompense pourraient même, suggèrent les auteurs, être des biomarqueurs (un peu complexes) de l'état pondéral.

Une précédente étude présentée en avril 2012 à la réunion annuelle de la Cognitive Neuroscience Society montrait que lorsque les gens voient des aliments, leurs cerveaux recueillent automatiquement des informations sur le goût qu'ils pourraient avoir et évaluent ainsi la valeur de la récompense pour les différents aliments, ce qui peut les pousser à choisir tel ou tel aliment.

Source: Neuropsychopharmacology doi:10.1038/npp.2012.51 “Anorexia Nervosa and Obesity are Associated with Opposite Brain Reward Response” (Visuel © Ekaterina Fribus - Fotolia.com)

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