OTULIPÉNIE: La découverte d'une maladie inflammatoire qui touche les jeunes enfants
Cette nouvelle maladie (« otulipenia ») documentée pour la première fois par des scientifiques du National Human Genome Research Institute (NHGRI/NIH) tire son nom du gène OTULIN, sur le chromosome 5. Lorsqu'il fonctionne correctement, OTULIN régule le développement de nouveaux vaisseaux sanguins et la mobilisation des cellules et des protéines pour lutter contre l'infection. Cependant son dysfonctionnement entraîne une maladie inflammatoire rare qui provoque la fièvre, des éruptions cutanées, la diarrhée et des douleurs articulaires chez les jeunes enfants. A découvrir dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine.
Avec la découverte de cette maladie inflammatoire parfois mortelle, les chercheurs identifient aussi les traitements anti-inflammatoires qui peuvent réduire les symptômes des jeunes patients. « Une découverte étonnante qui va changer la vie de ces enfants et de leurs familles », explique le Dr Daniel Kastner, co-auteur de l'étude et directeur scientifique au NHGRI. « Nous avons également fait des progrès dans la compréhension des mécanismes biologiques et des protéines importantes pour la régulation des réponses du système immunitaire », ajoute le chercheur.
L'otulipénie fait partie des maladies inflammatoires qui se développent lorsque le système immunitaire attaque les propres tissus de l'hôte. L'inflammation, une réponse naturelle du corps à l'invasion des bactéries ou des virus, et qui affecte ici le corps entier, est causée par des mutations dans le gène OTULIN, impliqué dans l'immunité innée. Ces mutations ont pu être identifiées chez 4 enfants issus de familles pakistanaises et turques présentant des éruptions cutanées inexpliquées et une inflammation des articulations. Après avoir découvert ces mutations sur le gène OTULIN, les scientifiques ont cherché à comprendre les mécanismes de la maladie et à améliorer son traitement. Ils ont alors découvert un problème dans le traitement d'une petite protéine, l'ubiquitine, essentielle à la régulation de nombreuses autres protéines dans le corps, dont des molécules du système immunitaire. Chez les enfants touchés, l'incapacité à éliminer les protéines ubiquitine provenant de diverses molécules entraîne une augmentation de la production de messagers chimiques qui conduisent à l'inflammation (cytokines inflammatoires).
Une bonne réponse aux inhibiteurs de TNF : les chercheurs constatent l'efficacité, chez ces jeunes patients des médicaments qui désactivent un messager chimique impliqué dans l'inflammation systémique, le facteur de nécrose tumorale, les inhibiteurs de TNF, déjà utilisés dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde.
Une découverte qui suggère aussi une nouvelle voie à explorer de nouvelles thérapies pour les patients atteints d'un large éventail de maladies inflammatoires.
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