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PARACÉTAMOL : Pourquoi il faut respecter la posologie

Actualité publiée il y a 6 années 8 mois 3 jours
British Journal of Clinical Pharmacology
Risques de lésions hépatiques, de détérioration de la fonction cérébrale, nécessité d’une thérapie de remplacement rénale ou de ventilation mécanique, plusieurs études ont déjà documenté que dépasser sur plusieurs jours les doses autorisées de paracétamol peut entrainer des effets sévères

2 études examinent les tendances d'utilisation des médicaments contre la douleur et en particulier du paracétamol (acétaminophène) et révèlent des taux de surutilisation et de surdosage à la hausse. L’une des études montre que notamment en France, le paracétamol est l'analgésique le plus couramment utilisé avec davantage de comprimés à forte dose ces dernières années. Ces études présentées dans le British Journal of Clinical Pharmacology veulent sensibiliser les usagers à la nécessité de suivre les instructions posologiques pour les produits contenant de l'acétaminophène.

 

L'acétaminophène est un ingrédient actif présent dans des centaines de médicaments en vente libre et sur ordonnance indiqués pour la douleur et la fièvre, dont les médicaments utilisés pour traiter les symptômes associés au rhume, à la grippe, aux allergies et à l'insomnie. Risques de lésions hépatiques, de détérioration de la fonction cérébrale, nécessité d’une thérapie de remplacement rénale ou de ventilation mécanique, plusieurs études ont déjà documenté que dépasser sur plusieurs jours les doses autorisées de paracétamol peut entrainer des effets sévères voire conduire au décès. On rappellera également les risques d’une exposition prénatale prolongée.

 

Une première étude, pluriannuelle menée par des équipes de l'Université de Pittsburgh et de la Slone University de Boston examine l'utilisation de l'acétaminophène et la prévalence des apports excessifs, chez 14.481 adultes américains ayant pris de l'acétaminophène au cours des 30 derniers jours.

 

Aux Etats-Unis, la limite quotidienne est dépassée sur 4% des jours de traitement :  l’analyse montre en effet que :

  • 6,3% des utilisateurs d'acétaminophène dépassent la dose quotidienne maximale de 4 grammes recommandée pour un adulte, et cela au moins au cours d’une journée durant la semaine de traitement ;
  • la limite de 4 grammes est dépassée globalement sur 3,7% des jours de traitement ;
  • ces surdosages sont plus fréquents durant la saison du rhume et de la grippe ; ainsi, la probabilités de prendre plus de 4 grammes d'acétaminophène sur 1 journée augmente de 24% en saison grippale ;

Ces premiers résultats suggèrent l'importance d'éduquer les consommateurs sur l'acétaminophène et de les conseiller sur l'utilisation appropriée et le dosage sûr de ces médicaments, conclut le Dr Shiffman, l’auteur principal de l’étude. « Il est particulièrement important de faire passer ce message pendant la saison grippale, car les personnes traitent leurs symptômes avec des produits OTC sans même se rendre compte que ces médicaments contiennent de l'acétaminophène ».

Une seconde étude menée à l’ANSM examine les tendances dans l'utilisation des analgésiques en France.

En France, l’utilisation du paracétamol a augmenté de 50% en 10 ans : l’analyse montre en effet, qu'au cours de la dernière décennie, est resté l'analgésique le plus consommé, et que dans le même temps l’utilisation de l'oxycodone, un opioïde a fortement augmenté. Cette étude, l’une des rares à présenter les tendances de consommation de non-opioïdes/opioïdes en France apporte des résultats frappants :

  • l'utilisation du paracétamol a augmenté de 53% entre 2006 et 2015 ;
  • les comprimés à 1000 mg de paracétamol sont les médicaments les plus utilisés chez les adultes depuis 2008 ;
  • leur consommation a augmenté en 10 ans de 140%, alors que la consommation du comprimé de 500 mg a diminué de 20%.

 

La France se classe respectivement en première et troisième place pour la consommation de paracétamol et d'opioïdes, mais son utilisation d'opioïdes forts reste parmi les plus faibles.

Le Dr Cavalié, auteur principal de l’étude, souligne l’utilité de « surveiller avec précision les profils des utilisateurs, l’évolution des taux d’abus et de surdosages et de prendre des mesures préventives appropriées ».


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