PARKINSON: Une étape très prometteuse dans la thérapie par cellules souches
Des cellules souches programmées en cellules cérébrales pour réparer les dommages au cerveau causés par la maladie de Parkinson, c’est l’étape franchie avec cette étude suédoise, menée sur l’animal. Et lorsque ces souches sont transplantées dans le cerveau, elles se développent bien en cellules productrices de dopamine. Conclusions dans la revue Cell Stem Cell.
C'est la déficience de dopamine dans le cerveau qui conduit aux symptômes caractéristiques de la maladie, tels que des tremblements, la rigidité musculaire et la lenteur des mouvements et d'autres effets dont la démence et la dépression. Aujourd'hui les traitements tentent de réduire la perte de ces cellules, mais ne vont pas les remplacer. L'espoir est donc de pouvoir d'utiliser des cellules nerveuses dopaminergiques dérivées de cellules souches.
Les chercheurs de l'Université de Lund (Suède) et d'autres instituts de recherche en France, dont le MIRCen (Molecular Imaging Research Centre) et le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) ont cherché à produire des neurones dopaminergiques (cellules nerveuses) à partir de cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) pour les greffer sur un modèle rat de la maladie de Parkinson.
Après avoir développé ces cellules, les chercheurs ont regardé si ces cellules pouvaient survivre et fonctionner à long terme une fois transplantées dans le tissu cérébral. Ils ont donc transplanté ces neurones dopaminergiques dérivés de CSEh chez le rat modèle de la maladie.
Les animaux ont été suivis durant 6 mois après la greffe, par scans du cerveau et examens des tissus puis ont participé à un test de comportement pour évaluer la reprise de leur fonction motrice.
· 1 à 5 mois après la greffe, les cellules transplantées ont augmenté en volume, ce qui confirme leur multiplication et leur maturation ;
- l'imagerie permet de détecter un marqueur chimique radiomarqué des récepteurs de la dopamine, réduit à des niveaux normaux –après la greffe-ce qui suggère la reprise de la libération de dopamine dans les cellules transplantées ;
- l'examen du tissu cérébral confirme ces résultats d'imagerie, montrant un tissu riche en neurones dopaminergiques et une réoccupation du tissu cérébral par ces cellules transplantées ;
- enfin, le test comportemental confirme aussi ces résultats positifs, montrant que les neurones dopaminergiques transplantés ont permis une récupération de la fonction motrice chez l'animal.
· 6 mois après la greffe, les scans et les tests confirment que les cellules transplantées se sont multipliées et ont « relancé » la production de dopamine.
La prochaine étape sera bien sûr de tenter de reproduire ces résultats chez l'homme, mais cette recherche apporte déjà une validation préclinique prometteuse de cette thérapie par cellules souches de la maladie de Parkinson.
Source: Cell Stem Cell November 6 2014 doi.org/10.1016/j.stem.2014.09.017 Human ESC-Derived Dopamine Neurons Show Similar Preclinical Efficacy and Potency to Fetal Neurons when Grafted in a Rat Model of Parkinson's Disease
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