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PLACENTOPHAGIE : Faut-il vraiment faire comme tous les autres mammifères ?

Actualité publiée il y a 7 années 3 semaines 5 jours
Women and Birth
Une mise en garde contre cette pratique ancestrale mais dont l’efficacité éventuelle reste à démontrer

Si la plupart des mammifères ingèrent leur placenta après l'« accouchement », et si la pratique est “à la mode” dans certains pays ou certains cercles, elle reste sujette à caution, faute de preuves scientifiques. Cette nouvelle étude confirme que la consommation de placenta encapsulé offre peu d'avantages pour les jeunes mamans et finalement a peu ou pas d'effet sur l'humeur post-partum et la liaison relation maternelle, ou encore la fatigue, vs placebo. Des conclusions présentées dans la revue Women and Birth qui mettent en garde contre cette pratique ancestrale mais dont l’efficacité éventuelle reste à démontrer.  

 

Consommer le placenta après l'accouchement est une tendance de plus en plus populaire dans les pays riches, dont le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Australie et les États-Unis. Plusieurs milliers de femmes pratiqueraient la placentophagie maternelle, une pratique plus fréquente au départ en cas de naissance à domicile mais qui se propage désormais à l'hôpital. Les chercheurs de l’Université du Nevada, Las Vegas se rallient aux conclusions d’une précédente méta-analyse : consommer le placenta ne réduit aucunement le risque de dépression post-partum, n’a pas d’effet analgésique ou stimulant. Que le placenta soit consommé cru, cuit ou conditionné en gélules. Rappelons qu'en France, le placenta est généralement détruit après la naissance sauf lorsqu'il est collecté pour la recherche à des fins thérapeutiques ou scientifiques. Cependant, aux Etats-Unis, consommer le placenta est une pratique qui fait des adeptes, grâce à des allégations comprenant le soulagement de la douleur, l'apport de vitalité et un allaitement facilité. Cette nouvelle étude montre l’absence d’effets de capsules placentaires l'humeur post-partum, les liens maternels ou la fatigue, vs placebo.

 

L'étude menée chez 12 femmes ayant pris des capsules placentaires vs 15 un placebo, dans les semaines suivant l'accouchement constate l’absence d’avantages significatifs pour la santé, notamment en termes de réduction du « baby blues» post-partum. Cependant l’étude remarque aussi que l'ingestion de capsules de placenta induit des changements faibles mais détectables dans les concentrations d'hormones circulantes chez la mère. Ainsi, alors que l'étude ne fournit aucune preuve claire des avantages de la placentophagie vs placebo, elle suggère un effet sur les niveaux hormonaux maternels qui pourrait bien avoir un effet thérapeutique.

 

Mais plus de recherche reste nécessaire pour préciser les résultats de santé associés à ces changement hormonaux. Bref, aucune preuve clinique n’émerge à ce stade.


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