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Plan CANCER : Aujourd'hui symbole d'inégalités, demain de nouvelle conception des soins ?

Actualité publiée il y a 11 années 2 mois 2 semaines
Rapport « Vernant »

Son taux de mortalité diminue, mais son incidence augmente. Le cancer reste malgré d’immenses progrès thérapeutiques, la première cause de mortalité en France et la pathologie la plus représentative des inégalités de santé. Avec, en particulier, une faible prise en compte de ces inégalités dans les mesures concernant la prévention et le dépistage. La réduction de ces inégalités est donc, très logiquement, le premier axe stratégique, des recommandations du Rapport du Pr Jean-Paul Vernant, pour un 3ème Plan Cancer. Un nouveau Plan, déjà annoncé par le Président de la République en décembre dernier, qui devrait s’articuler plus que jamais autour du patient, mieux informé et mieux associé aux soins, avec un traitement de plus en plus personnalisé et une meilleure prise en compte de sa vie sociale et professionnelle. Et sous la surveillance renforcée du médecin généraliste.

Le cancer entraîne toujours près de 350.000 nouveaux cas et 150.000 décès chaque année dont 80.000 estimés « évitables », ce qui pose la question des facteurs de mode de vie, tabac, alcool ou encore exposition solaire ou nutrition. Commencer par la prévention implique reconnaître l'échec des politiques de lutte contre le tabac, un axe de prévention lui-aussi particulièrement symbolique des inégalités sociales. Car, globalement, les comportements restent très socialement marqués, de même que la mortalité des cancers liés à ces comportements.


Vers l'égalité : Ainsi, en France, le cancer est une pathologie « à inégalités de santé » très marquées par rapport aux autres pays européens. Réduire ces inégalités dans les 10 années qui viennent est le premier objectif de ce rapport qui dresse un bilan critique sur le peu de mesures mises en place avec le Plan actuel. Prévention-dépistage et accès aux soins pour les plus démunis posent toujours problème dans notre système de santé, notamment à cause des restes à charge. Ce nouveau rapport prévoit donc des mesures spécifiques contre ces inégalités pour chacun de ses axes thématiques, ciblées sur les populations défavorisées et portant sur la prévention, le dépistage, la coordination des soins et l'accompagnement pendant et après le traitement. Et l'axe retenu est l'éducation plutôt que la coercition.

Pour une harmonisation du soin: Une organisation simplifiée de la lutte contre le cancer et de ses différentes structures, doit permettre plus d'efficacité et une meilleure interaction entre la recherche, la prévention et les soins. L'organisation du dépistage constitue déjà un exemple avec la généralisation des dépistages du cancer du sein puis du cancer colorectal et l'expérimentation du dépistage organisé du cancer du col. Mais au-delà du dépistage, c'est la généralisation d'un parcours de soins qui s'impose. Initiée avec le premier Plan Cancer, elle appelle aujourd'hui, l'articulation entre la prise en charge hospitalière et la prise en charge à domicile, la tenue de réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) et l'implication et l'information du patient et de l'entourage. En particulier, il convient, souligne le rapport, d'améliorer le fonctionnement des RCP, leur généralisation et la définition des expertises médicales et paramédicales requises. Enfin, avec cette nouvelle interdisciplinarité et pluridisciplinarité, s'imde nouvelles formations, à de nouveaux métiers.

« L'occasion » d'une nouvelle conception du soin ? Des recommandations qui cherchent à redonner à la lutte contre le cancer un nouvel élan en « faisant » d'un symbole d'inégalités de santé, un terrain privilégié de mise en place d'une nouvelle conception du soin, « qui se réfère autant au « prendre soin » qu'à l'action de « soigner » ». Avec une majeure partie du parcours en ambulatoire et une implication élargie du patient, de l'entourage et du médecin traitant.


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