POLLUTION: Le risque commence en dessous du seuil de sécurité européen
Cette étude de l’Université d’Utrech (Pays-Bas) lance une nouvelle alerte en rappelant que même aux niveaux jugés «sécuritaires » par les autorités sanitaires européennes, la pollution de l'air et en particulier par les particules de 2,5 micromètres de diamètre, les « PM2.5 » est associée à une augmentation significative de la mortalité. Ces conclusions, publiées dans l’édition du 9 décembre du Lancet, appellent clairement à une réglementation européenne « moins laxiste ».
De précédentes études ont déjà montré que l'exposition à long terme à la pollution de l'air avec une concentration en particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) ou 2,5 micromètres (PM2.5) peut avoir une influence sur la mortalité.
C'est une méta-analyse, menée dans le cadre du projet européen Escape, qui a combiné les résultats de 22 études européennes réalisées dans 13 pays, couvrant des zones urbaines et rurales, et portant au total sur 367.251 personnes. Les chercheurs ont rapproché les niveaux de certains polluants atmosphériques des taux de décès, sur une durée moyenne d'environ 14 ans. Les chercheurs néerlandais ont pris en compte les facteurs de confusion possibles comme les facteurs socio-économiques et de mode de vie (tabagisme, consommation d'alcool et alimentation) et les antécédents de santé.
· Durant le suivi, 8% des participants sont décédés.
· Sur l'ensemble des mesures, la concentration moyenne en NO2 moyenne variait de 5,2 à 59,8 microgrammes/m3, la concentration de PM2.5 de 6,6 microgrammes à 31 microgrammes/m3.
L'analyse aboutit Ã
· une augmentation de 7 % de la mortalité pour chaque palier supplémentaire franchi de 5 microgrammes de PM2.5 par mètre cube (HR : 1,07 IC : 95 % de 1,02 à 1,13).
· Et même en deçà du seuil maximum autorisé pour la concentration de PM2.5 : Lorsque les chercheurs regardent l'association entre la mortalité et les différentes concentrations de PM2.5, ils constatent une augmentation significative du risque de mortalité même lorsque la concentration est inférieure à la limite annuelle moyenne européenne de 25 microgrammes par m3 (HR 1,06), et même < 20 microgrammes par m3.
Ces résultats sont inquiétants car ils suggèrent que l'exposition à des niveaux considérés pourtant comme «sûrs» peut être nocive car à long terme associée à une hausse de la mortalité.
Source: The Lancet December 9 2013 doi:10.1016/S0140-6736(13)62158-3 Effects of long-term exposure to air pollution on natural-cause mortality: an analysis of 22 European cohorts within the multicentre ESCAPE project (Visuel NHS)
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