PROSTATECTOMIE : L’hormonothérapie post-op devrait dépendre des niveaux de PSA
L'hormonothérapie à long terme (à base d’anti-androgènes) peut faire plus de mal que de bien à de nombreux patients opérés de la prostate, révèle cette étude présentée à la 61è Réunion annuelle de la Société américaine de radio-oncologie (ASTRO). Des résultats qui viennent à l’encontre des directives actuelles de traitement qui préconisent la combinaison post-opératoire hormonothérapie + radiothérapie chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate récidivant. En effet, tout semble dépendre des taux de PSA : ces niveaux permettent de prédire quels patients subiront un préjudice en combinant un traitement hormonal à long terme à la radiothérapie.
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Ainsi, combiner une hormonothérapie à long terme chez certains patients, à faibles niveaux de PSA va, en réalité, augmenter leur risque de décès. C’est ce que révèle cette seconde analyse d'un récent essai clinique de phase III (2017) nommé « NRG Oncology/RTOG 9601 » qui suggérait l'ajout de 2 années de traitement anti-androgène à la radiothérapie postopératoire chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate récidivant, afin d’améliorer le pronostic à long terme.
Cependant, l’analyse secondaire de ces données, qui a consisté à séparer les patients à taux de PSA élevés et les patients à taux de PSA faibles, révèle aujourd’hui que les hommes à faibles niveaux de PSA post-chirurgie de la prostate ne retirent aucun bénéfice en termes de survie d'un traitement hormonal à long terme. A contrario, l’hormonothérapie semble accroître considérablement leur risque de décès.
L’hormonothérapie post-protatectomie n’est pas recommandée en cas de faibles niveaux de PSA
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Ce réexamen des données de 760 patients traités entre 1998 et 2003 dans plus de 100 centres aux Etats-Unis et victimes de récidive de leur cancer après prostatectomie radicale conduit à cette révision des recommandations :
Dans l'étude initiale, les patients avaient été répartis au hasard pour recevoir une radiothérapie post-chirurgicale plus un anti-androgène non stéroïdien (bicalutamide 150 mg / jour) ou un placebo pendant 2 ans, et les taux de survie globale avaient été comparés.
Dans cette nouvelle analyse, les chercheurs ont réparti les patients en 2 groupes en fonction de leur taux de PSA avant radiothérapie : PSA >à 1,5 ng / mL (n = 118) et PSA <1,5 ng / mL (n = 642). Comme dans l'étude initiale, ils constatent une amélioration significative (+55%) du taux de survie globale des patients dont le PSA est >1,5 ng / mL. Mais en revanche, ils n’identifient aucun bénéfice global en termes de survie chez les participants à taux de PSA <à 1,5 ng / mL.
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Les niveaux de PSA constituent un biomarqueur prédictif, explique l’auteur principal, le Dr Daniel Spratt, professeur de radio-oncologie à l'Université du Michigan. « Il s’agit d’utiliser le PSA d’un patient pour mieux identifier les hommes qui doivent recevoir un traitement hormonal c’est-à -dire pour prédire quel patient bénéficiera ou non de ce traitement. Nous constatons ici que plus les niveaux de PSA sont élevés, plus le traitement hormonal peut être bénéfique, car il réduit le risque de décès du cancer de la prostate". La norme actuelle post-chirurgie, précise à nouveau l’auteur, devrait être la radiothérapie seule, si le PSA est détecté à des niveaux très bas - le plus bas étant le mieux – .
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Des causes très diverses de décès en cas d’hormonothérapie post-chirurgie avec des taux bas de PSA : lorsque les chercheurs analysent plus en détail les données relatives à un sous-groupe de 389 patients à taux de PSA <0,6 ng / mL, ils constatent que ce groupe encoure un risque multiplié par 2 de décès de causes autres que le cancer- lorsque le traitement hormonal est combiné à la radiothérapie. Et ce risque de décès apparaît inversement dose-dépendant des niveaux de PSA. Enfin, ce sous-groupe de patients encoure un risque multiplié par 3 ou 4 d'événements cardiaques sévères et de troubles neurologiques.
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« Avant de mener cette analyse, nous pensions que les hommes avec faibles niveaux de PSA tireraient tout de même un bénéfice du traitement hormonal, mais avons été surpris par l'ampleur des dommages subis par ces patients ».
Les chercheurs estiment donc que les directives cliniques pour le traitement des hommes atteints d’un cancer de la prostate récidivant devraient être réexaminées.
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