PSYCHO: L'aspirine peut-elle faire tomber la colère?
Caractérisé par de brefs épisodes de colère et d'agressivité, le trouble explosif intermittent pourrait avoir trouvé un traitement d’appoint avec les anti-inflammatoires, tels que l’aspirine, suggère cette étude américaine. Les résultats, publiés dans la revue Jama Psychiatry révèlent en effet des niveaux plus élevés de 2 protéines marqueurs de l’inflammation, chez ces personnes agressives ou coléreuses.
Le trouble explosif intermittent (TEI), tel que défini par le DSM-IV, couvre des épisodes répétés d'incapacité à résister à des impulsions agressives, un degré d'agressivité exprimé sans commune mesure avec un quelconque facteur de stress déclenchant ou non expliqué par un autre trouble mental (comme le TDAH, par exemple). Le TEI se caractérise par de brefs épisodes de colère et d'agressivité et commence généralement à la fin de l'enfance.
Les chercheurs des Universités de Chicago et du Colorado, ont comparé les niveaux de 2 marqueurs de l'inflammation chez 69 personnes présentant un TEI vs 2 groupes de personnes ne présentant pas ce type d'agressivité, dont un groupe (n=61) ayant un diagnostic différent de maladie mentale et un autre (n=67) sans maladie mentale du tout. 8 tests et un entretien ont permis d'évaluer la fréquence des comportements agressifs ou impulsifs, l'agressivité ou l'impulsion comme trait de personnalité, les pensées suicidaires, les symptômes de la dépression, les causes de stress, les troubles psychosociaux…Les participants ont subi un test sanguin pour la protéine C-réactive et l'interleukine-6. Enfin, les facteurs de confusion possibles, comme l'âge ou les critères sociodémographiques ont été pris en compte.
· Les personnes à TEI présentent des niveaux de marqueurs inflammatoires élevés vs les 2 autres groupes,
· chez tous les participants, des niveaux plus élevés d'agression et l'impulsivité sont associés, de manière dose-dépendante, aux niveaux de protéine C-réactive et l'interleukine-6 même après ajustement avec les autres facteurs de risque.
L'effet des anti-inflammatoires sur la colère reste à démontrer : Il s'agit d'une association TEI/inflammation et non d'une démonstration de relation de cause à effet. L'étude ne dit pas que l'inflammation induit l'agressivité ou que la réduction des niveaux d'inflammation réduirait la propension à ​​l'agressivité ou la colère. Cependant, les chercheurs suggèrent cette relation et si l'utilisation de médicaments anti-inflammatoires comme l'aspirine n'a pas été évaluée ici, il est possible qu'elle puisse contribuer à calmer cette agressivité. Mais cela reste à démontrer.
Source: JAMA Psychiatry December 18 2013 doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.3297 Elevated Plasma Inflammatory Markers in Individuals With Intermittent Explosive Disorder and Correlation With Aggression in Humans (Visuel© Piotr Marcinski - Fotolia.com)
Lire aussi: CARDIO: Crise de colère? Exprimez-vous! -
Autres actualités sur le même thème
-
La METHamphétamine associée au risque de suicide
Actualité publiée il y a 12 années 11 mois -
Maladie de PARKINSON: 23 variants génétiques associés identifiés
Actualité publiée il y a 12 années 2 moisCette étude de l’Université de Boston vient d’identifier de nouveaux variants génétiques associés à la maladie de Parkinson (MP). Ces résultats publiés dans l’... -
AUTISME et TROUBLE BIPOLAIRE, des racines génétiques identiques
Actualité publiée il y a 8 années 7 mois -
ADOLESCENCE: Le sentiment de rejet, prédicteur majeur du risque de suicide
Actualité publiée il y a 10 années 1 moisCette étude américaine menée auprès de 99 adolescents hospitalisés pour risque ou tentative de suicide met en évidence l’importance du rôle de la famille. Ce...