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Q.I. : L’apprentissage avant 5 ans façonne le cerveau à 40

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 3 semaines
Journal of Cognitive Neuroscience
C'est au cours des 5 premières années de la vie, que l’apprentissage semble façonner le cerveau d'une manière visible 4 décennies plus tard (Visuel Adobe Stock 216431491)

Les scientifiques de la Virginia Tech et de l’Université de Pennsylvanie confirment ici l’effet bénéfique de l'apprentissage précoce sur la structure du cerveau et sur la performance cognitive à l’âge adulte. Précisément, c’est au cours des 5 premières années de la vie, que l’apprentissage semble façonner le cerveau d'une manière visible 4 décennies plus tard, conclut cette étude publiée dans le Journal of Cognitive Neuroscience.

 

Il s'agit de la première étude expérimentale à démontrer chez l'Homme comment un environnement stimulant à la petite enfance influe la structure cérébrale à l’âge adulte. Les chercheurs utilisent ici l'imagerie cérébrale pour détecter les effets de la stimulation linguistique et cognitive dès l'âge de 6 semaines chez les nourrissons sur le développement cérébral. « Notre recherche confirme une relation objective entre la structure du cerveau adulte et l’expérience éducative et sociale durant les premières années de vie », résume Craig Ramey, professeur au Fralin Biomedical Research Institute de la Virginia Tech.

L’apprentissage précoce, une « thérapie » aussi contre la vulnérabilité

Des enfants vulnérables qui bénéficient d’expériences d'apprentissage et émotionnelles présentent des changements statistiquement significatifs et positifs dans la structure du cerveau à l'âge mûr. Ainsi, ces résultats, au-delà de démontrer la corrélation, soutiennent l'idée qu’un environnement précoce stimulant au plan cognitif, soutient la structure cérébrale des personnes qui grandissent dans des environnements difficiles, ajoute Martha Farah, directrice du Center for Neuroscience and Society.

 

L'étude suit des enfants participant au projet Abecedarian, un programme d'intervention précoce lancé à Chapel Hill, en Caroline du Nord, dès 1971 pour étudier les effets du soutien éducatif, social, sanitaire et familial sur les nourrissons à haut risque. Tous les participants à ce programme ont bénéficié de soins de santé supplémentaires, de conseils et suivi de nutrition et de soutien à la famille et le groupe d’intervention a bénéficié en plus, dès l’âge de 6 semaines, de soutien éducatif, quotidiennement sur 5 jours par semaine et 50 semaines par an. A la fin de la trentaine ou début de la quarantaine, tous les participants ont passé un scanner cérébral et les chercheurs ont pu ainsi observer les effets objectifs de ce soutien éducatif à l’enfance sur la structure su cerveau à l’âge adulte.

 

Des avantages considérables de l'éducation précoce pour les enfants de foyers très démunis : L’analyse révèle en effet que des effets biologiques objectifs s’ajoutent aux nombreux avantages comportementaux, sociaux, sanitaires et économiques. Cela confirme l'idée que les expériences positives de la petite enfance contribuent à une adaptation positive, plus tard dans la vie, grâce à une combinaison de facteurs comportementaux, sociaux et …de connexions cérébrales.

 

Un volume supérieur pour plusieurs zones cérébrales clés : en effet, les IRM cérébrales de 47 participants révèlent que les 29 participants ayant bénéficié de cette stimulation cognitive à l’enfance, présentent

  • plusieurs zones corticales de volume supérieur, dont outre la taille du cerveau dans son ensemble, le cortex, la couche la plus externe du cerveau, ainsi que 5 régions sélectionnées pour leur corrélation attendue avec l’intervention de stimulation et le développement cognitif.

 

« Grâce aux progrès de la technologie de neuroimagerie, nous avons pu mesurer les caractéristiques structurelles du cerveau. Le cortex préfrontal et les zones associées au langage ont été définitivement affectés. A notre connaissance, il s'agit de la première preuve expérimentale d’un lien entre les expériences éducatives précoces et les changements cérébraux à long terme chez les humains ».

 

  • Le bénéfice de l’intervention apparaît significativement plus élevé pour les hommes que pour les femmes, sans que les scientifiques puissent expliquer ce résultat surprenant.

 

Des données scientifiques et objectives qui soutiennent un peu plus l’importance d’un apprentissage positif et d'un soutien socio-affectif précoces pour tous les enfants et des implications passionnantes pour la science fondamentale du développement du cerveau.


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