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RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE: Notre température de mortalité minimale se réchauffe aussi

Actualité publiée il y a 9 années 7 mois 2 semaines
Inserm et Environmental Health Perspectives

Nous adaptons notre comportement au changement climatique, souligne cette étude d’une équipe de l’Inserm. Alors que la relation température-mortalité est en forme de « U » voire « J » (Voir courbe ci-contre) et fonction de la latitude, cette étude montre, sur la base d’une période de plus de 40 ans, que notre température de mortalité minimale (MMT) suit l’augmentation de la température moyenne, suggérant notre capacité à nous adapter au changement climatique. Une adaptation plus matérielle que physiologique, précisent les chercheurs.

L'évolution de la mortalité en fonction de la température suit une courbe parabolique, le point le plus bas de cette courbe étant atteint au minimum de mortalité : c'est la température de mortalité minimale (TMM), soit la température pour laquelle la mortalité est la plus faible. Cette température de mortalité minimale est déjà connue comme plus élevée à basse latitude ce qui suggère déjà une adaptation humaine au climat. Alors que la hausse des températures a déjà été observée en France ces dernières décennies et que ce réchauffement va se poursuivre dans les années futures, l'étude a voulu évaluer nos capacités d'acclimatation à ces changements climatiques.


L'équipe de l'Unité Inserm 1169 « Thérapie Génique, Génétique, Epigénétique en Neurologie, Endocrinologie et Développement de l'Enfant » (Inserm/CEA/Université Paris-Sud) a analysé 16 millions de certificats de décès, intervenus entre 1968 et 2009, afin d'évaluer l'évolution de la relation température-mortalité en regard du réchauffement climatique notable. Ces décès ont été répartis sur 3 périodes (1968-1981 (P1), 1982-1995 (P2) et 1996-2009 (P3)), localisés sur une carte de France et rapprochés des températures moyennes.

L'analyse montre que,

· toutes les courbes température-mortalité calculées sur la période de suivi sont en forme de « U-J »,

· la MMT et la température moyenne estivale sont fortement corrélées,

· De 1968 à 1981 avec température moyenne de 17,6°C : la TMM est de 17,5°C.

· De 1982 à 1995 avec température moyenne de 18,6°C : la TMM est de 17,8°C.

· De 1996 à 2009 avec température moyenne de 19.2°C : la TMM est de 18,2°C.

Des résultats qui suggèrent que nous sommes effectivement capables de nous adapter au réchauffement climatique. Les chercheurs de l'Inserm concluent, dans leur communiqué : « Bien que les mécanismes qui expliquent cette adaptation ne soient pas l'objet de cette étude, ils sont probablement plus liés à l'amélioration de l'isolement des maisons, de la climatisation et des messages préventifs émis pendant les vagues de chaleurs qu'à une adaptation physiologique ».


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