RÉGIME SANS SEL : Nos papilles savent s’adapter
Les papilles gustatives peuvent s'adapter à un régime pauvre en sel, plaident ces cardiologues, avec cette étude pilote, présentée au Congrès scientifique de l’Association on Cardiovascular Nursing and Allied Professions (ACNAP)-EuroHeartCare de la Société Européenne de Cardiologie. Une intervention destinée à adapter le goût et à l’habituer à un apport en sel réduit, peut redonner le plaisir de manger, moins salé, aux patients souffrant d'hypertension (HTA).
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Car le goût « perdu » avec la réduction du sel, reste l'un des principaux obstacles à l'adhésion à un régime allégé en sel, permettant de réduire le risque d’hypertension artérielle, rappelle l'auteur principal, le Dr Misook Chung de l'Université du Kentucky (Lexington). Alors que l’HTA touche plus d'un milliard de personnes dans le monde et reste la principale cause mondiale de décès prématuré, il est crucial d’encourager les changements de mode de vie permettant de la prévenir, voire de l’inverser et la restriction en sel fait partie de ces interventions. Des apports très réduits en sel permettent de retarder le besoin de médicaments antihypertenseurs ou peuvent aussi compléter leurs effets. Les chercheurs soulignent qu’en pratique, l’observance de cette restriction alimentaire en sodium se réduit avec le temps, pour des raisons de perte de perception du goût des aliments.
Sans sel mais avec plaisir
 « Notre étude pilote menée auprès de patients souffrant d'hypertension artérielle montre qu'il est possible de modifier la perception du goût et d'apprendre à apprécier tout autant les aliments moins salés ».
Le Sodium Watchers Program – Hypertension (SWaP-HTN), une intervention qui redonne du goût aux aliments
L’intervention est en effet conçue pour favoriser l’adaptation progressive du goût aux aliments à faible teneur en sel. Cette étude a examiné, auprès de 29 participants souffrant d’HTA, ses effets à court terme sur l'apport en sodium, la tension artérielle, la préférence pour les aliments salés et le plaisir gustatif associé à un régime pauvre en sodium. Le groupe d'intervention a bénéficié de 16 semaines d'éducation nutritionnelle par vidéo. Ces séances d’éducation ont eu lieu chaque semaine, pendant 6 semaines, puis toutes les 2 semaines pendant 10 semaines. Le programme a été individualisé en fonction des obstacles et des objectifs hebdomadaires de chaque patient. Les participants ont reçu un dispositif électronique permettant de détecter la teneur en sel de leurs aliments.
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- l'une des premières étapes consistait à réduire les apports en sel ;
- les participants ont ensuite été invités, après mesure régulière de la teneur en sel de leurs aliments, de fixer des objectifs pour la réduire ;
- la plupart des participants ont retiré la salière de la table dans les 3 semaines ;
- l’intervention a permis une réduction significative de l'apport en sodium et une augmentation du plaisir d'un régime pauvre en sel ;
- la diminution de la pression artérielle systolique moyenne a suivi, dans le groupe d'intervention, de 143,4 à 133,9 mmHg, mais sans atteindre une signification statistique ;
- cependant, l'intervention n'a pas changé la préférence pour les aliments salés.
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En résumé, dans le groupe d'intervention, l'apport en sodium a chuté de 1.158 mg par jour, soit une réduction de 30% par rapport au départ, le plaisir d'un régime pauvre en sel a augmenté même si les patients ont toujours gardé une préférence pour les aliments salés !
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En fin de compte, il semble possible d’adapter nos papilles gustatives pour apprécier les aliments à faible teneur en sodium et réduire progressivement la quantité de sel que nous consommons, concluent les auteurs.
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