Santé CARDIAQUE: De l'huile de python pour retrouver un cœur de sportif
Les acides gras impliqués dans la croissance du cœur de Python pourraient bénéficier aux malades cardiaques, selon cette recherche originale de l’Université de Tuscaloosa, en Alabama. L’étude, publiée dans l’édition en ligne du 28 octobre de la revue science a identifié 3 acides gras impliqués dans la croissance cardiaque de pythons birmans. Cette « huile » s'avère bénéfique dans le traitement des maladies cardiaques.
Hypertrophie cardiaque pathologique et hypertrophie cardiaque physiologique: La croissance du cœur humain ou hypertrophie cardiaque lorsqu'elle résulte de l'exercice physique -et est donc physiologique- peut être bénéfique mais elle est néfaste lorsqu'elle est déclenchée par la maladie -hypertrophie pathologique. Cette recherche suggère une voie thérapeutique permettant de transformer une hypertrophie cardiaque pathologique en hypertrophie cardiaque physiologique."Nous serons bientôt en mesure de modifier les processus impliqués dans l'hypertrophie pathologique par l'administration d'une combinaison d'acides gras produits à des concentrations très élevées dans le sang des pythons durant leur digestion", explique le Dr Stephen Secor, professeur associé de sciences biologiques à l'Université de Tuscaloosa et co-auteur de l'article. "Cela pourra déclencher un processus plus proche de la forme physiologique de l'hypertrophie."
Les 3 acides myristique, palmitique et palmitoléique: La recherche, menée en collaboration avec l'Université du Colorado a identifié ces acides gras et leur rôle dans la croissance du cœur des serpents qui suit leur repas. Les chercheurs ont extrait ces acides gras de pythons « rasasiés » pour les injecter à des pythons qui avaient jeûné. Ces pythons présentent alors la même fréquence cardiaque. En injectant ces acides gras à des rats, les chercheurs obtiennent les mêmes résultats montrant ainsi que ces acides ont un effet similaire sur le cœur des mammifères.
Comme chez les sportifs…L'équipe du Dr Cecilia Riquelme de l'Université du Colorado, auteur principal de l'étude, montre également que la croissance du cœur les pythons est le résultat de cellules cardiaques de taille accrue et non en nombre accru. En étudiant l'expression des gènes dans le cœur du python, les chercheurs constatent que les changements sont positifs, du type de ceux observés chez un marathonien plutôt que ceux observés dans un cœur malade.
«Les cyclistes, les coureurs de marathon, les rameurs et les nageurs ont tendance à avoir un cœur plus développé et plus résistant. Le cœur travaille plus fort pour pomper plus de sang, les cavités cardiaques s'agrandissent et plus de sang est poussé à chaque contraction, ce qui entraîne une performance cardiaque accrue. "
Mais durant 5 jours d'affilée : Mais au lieu de montrer des performances cardiaques élevées pendant quelques heures de course, le python birman maintien un débit cardiaque accru durant cinq à six jours non-stop, le temps de la digestion de son repas." De plus, l'augmentation du volume de triglycérides qui circulent dans leur sang s'achève avec la digestion.
Pour la saveur de l'histoire, il faut rappeler que les pythons sont des mangeurs occasionnels et parfois ne se nourrissent qu'une à 2 fois par an, à l'état sauvage. Quand ils mangent, ils subissent des modifications physiologiques et métaboliques extrêmes qui incluent l'augmentation de la taille du cœur, du foie, du pancréas, de l'intestin grêle et du rein. Trois jours après son repas, la masse du cœur d'un python peut augmenter jusqu'à 40%, avant de revenir à sa taille initiale, une fois la digestion terminée.
Source: Science (Visuels) 28 October 2011: Vol. 334 no. 6055 pp. 528-531 DOI: 10.1126/science.1210558 Fatty Acids Identified in the Burmese Python Promote Beneficial Cardiac Growth
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