SANTÉ COGNITIVE: Les plantes méditerranéennes sources de jeunesse et d'élixir de vie
Des composés chimiques présents dans les plantes méditerranéennes essentiels pour retarder les effets du vieillissement et les maladies liées à l’âge, c’est la démonstration effectuée par cette équipe de l’Université de Malte qui qualifie la Méditerranée de source de jeunesse et d’élixir de vie, dans les Neuroscience Letters. Epinettes, figues de Barbaries et algues brunes « queues de paon » recèlent de composés qui interfèrent avec l'accumulation des protéines bêta-amyloïde et alpha-synucléine en cause dans les maladies d’Alzheimer et Parkinson. Bref de possibles candidats pour lutter contre les maladies neurodégénératives…
Ce sont des scientifiques de l'Université de Malte et du CNRS / Université de Bordeaux qui révèlent aujourd'hui ces propriétés anti-neurodégénérescence de plantes méditerranéennes omniprésentes. Des extraits « à portée de main » pour lutter contre ces troubles trop fréquents liés à l'âge caractérisés par l'accumulation de touffes de protéines, qui, au fil du temps, endommagent le système nerveux, réduisent la mobilité ou font décliner la mémoire. « Ces petites molécules qui interfèrent avec l'accumulation d'agrégats de protéines toxiques, dérivées en particulier de la figue et de l'algue brune confirment les promesses de notre recherche », précise le Dr Neville Vassallo, professeur de physiologie moléculaire à l'Université de Malte, co-auteur de l'étude.
L'équipe de recherche a commencé par déterminer les effets de ces extraits de plantes sur la levure de bière modèle de « touffes » de protéine bêta-amyloïde, une caractéristique majeure de la maladie d'Alzheimer. Après l'exposition à certains de ces composés chimiques, la santé de la levure s'est améliorée de façon spectaculaire, ce qui a encouragé les chercheurs à évaluer les effets de ces mêmes molécules sur des mouches des fruits génétiquement modifiées pour développer les symptômes de la maladie d'Alzheimer. Un traitement régulier avec des extraits d'algues permet de prolonger la durée médiane de vie des mouches de 2 jours. Avec un extrait de figue de Barbarie, leur durée de vie est prolongée de 4 jours.
Un jour dans la vie d'une mouche c'est un an chez les humains ! Alors ces données semblent extrêmement prometteuses. D'autant que, toujours chez les mouches, la mobilité est améliorée d'environ 18% avec ces composés. Par ailleurs, ces molécules sont capables de prolonger la durée de vie des mouches aux cerveaux submergés d'alpha-synucléine, une protéine impliquée dans la maladie de Parkinson. Ainsi, globalement, les plantes méditerranéennes regorgent de molécules capables d'interférer avec l'accumulation et l'agrégation de protéines bêta-amyloïde et alpha-synucléine et donc d'empêcher la formation de touffes/fibrilles ou agrégats toxiques pour les neurones.
Des nutraceutiques et cosméceutiques gage de longévité cognitive : Cette découverte d'agents bioactifs qui ciblent des voies de la neuro-dégénérescence se présente donc comme une approche parmi les plus prometteuses dans la lutte actuelle contre les troubles cérébraux. Des composés qui, de plus, ont un excellent profil de sécurité et, pour certains « sont déjà sur le marché » sous forme de nutraceutiques et « cosméceutiques ». L'équipe de recherche travaille déjà avec l'entreprise qui extrait ces molécules « magiques », pour en tirer le meilleur : la Méditerranée promet d'être la prochaine source de l'élixir de vie.
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