SCHIZOPHRÉNIE: Un seul gène fait des différences énormes
Un seul gène pour expliquer les différences dramatiques observées chez les patients atteints de schizophrénie. Car ce gène unique régule tout un groupe d'autres gènes lié au risque de schizophrénie. Cette étude d’imagerie génétique du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) d’Ontario, montre, chez les patients porteurs de certaines variantes, un développement plus précoce de la maladie et un pronostic plus sévère. Des conclusions publiées dans l’édition de mars de la revue Molecular Psychiatry.
L'étude révèle que chez les patients atteints de schizophrénie porteurs d'une version particulière du gène MIR137, le traitement est particulièrement difficile et l'hospitalisation peut durer des années, alors que d'autres patients répondront mieux au traitement. Les Drs. Aristote Voineskos et James Kennedy apportent ne première réponse à ces différences et ouvrent la possibilité d'utiliser ce gène pour affiner le pronostic et la réponse au traitement. Car, jusqu'à présent, le sexe était le meilleur prédicteur de l'âge auquel la schizophrénie se développe, puisque, en règle générale, les femmes développeront la maladie quelques années plus tard que les hommes et seront atteintes d'une forme plus bénigne de la maladie. Or, ici, les chercheurs montrent que ce gène a plus d'influence que le sexe sur le développement de la schizophrénie.
Un développement plus précoce de la maladie : Les chercheurs centré leur étude sur MIR137, un gène déjà impliqué dans l'allumage et l'extinction d'autres gènes liés à la schizophrénie, chez 510 sujets schizophrènes. Ils constatent alors que les patients portant une version spécifique du gène développent la maladie à un âge plus jeune, aux alentours de 20 ans, vs 23,4 ans chez les sujets n'ayant pas cette version. 3 années pourraient sembler une différence minimes mais il se trouve que ces années sont particulièrement critiques dans le développement final des circuits du cerveau chez l'adulte jeune. En d'autres termes, cela pourrait avoir un impact majeur sur l'issue de la maladie.
Une structure cérébrale différente : Sur un sous-groupe de 213 participants, les chercheurs ont poursuivi leur analyse par IRM et constatent des caractéristiques uniques dans la structure du cerveau des sujets présentant cette variante spécifique. Ces caractéristiques comprennent un hippocampe plus petit, des hémisphères latéraux plus larges, remplis de liquides associés la maladie et plus d'anomalies dans la substance blanche. Il s'agit donc pour les chercheurs de pouvoir développer un test de dépistage des différentes versions de ce gène pour pouvoir prendre en charge les patients, de manière plus précoce et plus efficace, grâce à des traitements plus personnalisés et dès les débuts de la maladie.
Source: Molecular Psychiatry doi:10.1038/mp.2013.17 5 March 2013 The genome-wide supported microRNA-137 variant predicts phenotypic heterogeneity within schizophrenia
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