SCLÉROSE en plaques et incontinence urinaire: Le Botox au banc d'essai
Sécurité et efficacité, c’est que conclut cette étude du National Hospital for Neurology and Neurosurgery de Londres, sur le traitement de long terme par toxine botulique (onabotulinum A) ou Botox de l'incontinence urinaire chez certains patients atteints de sclérose en plaques. Ces conclusions, présentées lors du Congrès annuel de l’European Committee for Research and Treatment in Multiple Sclerosis (ECTRIMS), confirment l’efficacité du Botox pour réduire l’incontinence par impériosité, typique dans la sclérose en plaques.
C'est la première grande étude multicentrique prospective de long terme menée sur l'efficacité et la tolérabilité d'un traitement à répétition par « Botox « chez des patients atteints de SEP souffrant d'incontinence urinaire par hyperactivité du détrusor ou vessie hyperactive. Aujourd'hui, on estime à 2,3 millions le nombre de personnes diagnostiquées atteintes de SEP dans le monde, une estimation en hausse de 9,5 % vs 2008. La maladie touche deux fois plus les femmes que les hommes, voire 3 fois plus dans certains pays. Par ailleurs, les troubles vésico-sphinctériens sont très fréquents en cas de sclérose en plaques (SEP), atteignant jusqu'à 8 patients atteints sur 10. Ils seront mêmes révélateurs de la maladie dans 6% des cas. Ainsi, l'incontinence pourra augmenter avec la durée d'évolution.
De 5 à 1 seul épisode d'incontinence par jour : Cet essai de phase III a suivi sur 3 ans, 230 de ces patients, âgés en moyenne de 50 ans, à 75% des femmes, et soumis à un traitement comportant jusqu'à 30 injections de toxine onabotulinum A dans la paroi de la vessie. Environ la moitié des participants avaient déjà été traités avec des médicaments anticholinergiques, le traitement de première intention de l'hyperactivité vésicale.
119 patients ont été affectés au traitement par 200 unités, dont 45 au départ via cathéter et 111 patients au traitement par 300 unités de toxine onabotulinum A, dont 32 au départ via cathéter.
Au départ de l'étude, le nombre moyen d'épisodes d'incontinence urinaire était de 4,8 par jour dans le groupe « 200 unités » et de 4,6 par jour dans le groupe « 300 unités ».
· Avec le traitement, le nombre d'épisodes quotidiens d'incontinence urinaire chute à un seul épisode/jour, avec une dose de 200 unités de toxine onabotulinum A, une réduction qui se maintient sur les 5 cycles de traitement. La dose plus élevée de 300 unités, n'apporte pas une efficacité supplémentaire significative.
· En semaine 6, le nombre d'épisodes quotidiens est déjà réduit de 3,6 à 4.3 pour le groupe « 200 unités »,
· Concernant la SEP, le taux annualisé d'exacerbations était compris entre 0,06 à 0,22 dans les deux groupes d'étude, et pour tous les cycles de traitement.
Le principal effet indésirable après le traitement est la rétention urinaire, et si la nécessité initiale d'un cathéter liée à une rétention urinaire a concerné jusqu'à 40% des participants, cependant, la pose d'un cathéter a été considérablement réduite dès le second cycle de traitement. Mais le taux constaté de rétention urinaire reste néanmoins inquiétant et nécessite de limiter l'accès au traitement à des patients sélectionnés avec soin. Cependant, 64% des patients de l'étude sont toujours sous traitement et au cours de la phase d'extension de cette étude, aucun nouveau problème d'innocuité n'a été observé.
Alors que ces troubles urinaires participent au handicap de la SEP, leur surveillance au-delà de leur prise en charge et du choix d'une protection adaptée au degré d'incontinence, reste indispensable. Si la prise en charge des patients atteints de SEP et de troubles neuro-urologiques débute par des exercices de rééducation, puis par des traitements médicaux, cette étude suggère que le traitement par toxine onabotulinum A, peut être une nouvelle option thérapeutique, intéressante pour certains patients.
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