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SCLÉROSE TUBÉREUSE : La metformine efficace à gérer les crises

Actualité publiée il y a 3 années 8 mois 3 semaines
EClinicalMedicine
La metformine peut réduire les symptômes en particulier la taille des hamartones cérébraux et la fréquence des crises associées à la sclérose tubéreuse complexe (Visuel Adobe Stock 33596820)

La sclérose tubéreuse complexe (TSC ou sclérose tubéreuse de Bourneville) est une maladie génétique complexe caractérisée par le développement de tumeurs bénignes (hamartones) pouvant affecter toutes les sites et organes du corps, avec parfois un effet défigurant et des complications mortelles. Cette équipe de l’University College London (UCL) vient de découvrir que la metformine, un médicament courant dans le traitement du diabète de type 2 peut réduire les symptômes en particulier la taille des hamartones cérébraux et la fréquence des crises associées. L’étude, publiée dans la revue EClinicalMedicine apporte ainsi l’espoir d’un traitement efficace, bien éprouvé.

 

La TSC est une maladie génétique caractérisée par le développement de tumeurs bénignes en raison de la perte de la régulation inhibitrice de la voie de croissance intracellulaire mTOR (Mechanistic Target of Rapamycin). Les patients peuvent développer des tumeurs (hamartomes ou malformations des tissus ayant l'aspect d'une tumeur) dans tout le corps, qui peuvent affecter le cœur, les reins, le cerveau, la peau et les ongles. Bien que certains patients atteints aient peu de symptômes, d'autres sont défigurés par la maladie ou développent des complications mortelles, en particulier lorsque des hamartomes se forment dans le cerveau. Ainsi, 75% des personnes atteintes de TSC vont subir des crises d'épilepsie.

La metformine permet la réduction de la taille des tumeurs et de la fréquence des crises

L’étude est menée auprès de 51 patients atteints de TSC qui ont reçu soit la metformine pendant un an à une dose similaire que celle utilisée pour le diabète de type 2, soit un placebo. L'équipe a regardé si la metformine, qui inhibe la voie de croissance cellulaire mTOR, pouvait limiter la croissance tumorale et l'épilepsie associées à la TSC. Tous les patients impliqués dans l'étude avaient des tumeurs rénales appelées angiomyolipomes rénaux (AML). Sur les 51 participants, 27 patients présentaient des tumeurs cérébrales appelées astrocytomes sous-épendymaires à cellules géantes (SEGA) et 21 d'entre eux étaient en cours d'évaluation pour la fréquence des crises. Au cours de l'année, l'équipe constate, dans le groupe d’intervention,

  • une réduction de 21% de la taille des tumeurs cérébrales vs une augmentation de 3% du volume de la tumeur dans le groupe témoin ;
  • les patients épileptiques prenant de la metformine ont connu une réduction de 44% de la fréquence de leurs crises vs 3% pour les participants témoins ;
  • le seul domaine dans lequel aucune différence significative n’est constatée avec la metformine est la réduction des tumeurs rénales.

 

La metformine avait déjà attiré l'attention dans la recherche sur le cancer et de grandes études ayant suggéré des taux réduits de cancers chez des patients qui en prennent régulièrement. La metformine est également utilisée pour traiter le syndrome des ovaires polykystiques. Mais « C'est la première fois qu'un médicament bon marché, facilement disponible et sûr est documenté comme efficace à réduire les symptômes de la TSC. Et la metformine s’avère encore plus efficace chez les patients plus jeunes. Certains patients, qui connaissaient plusieurs crises par jour ou par semaine, sont maintenant exempts de crise après seulement 12 mois de traitement », explique l’auteur principal, le Dr Finbar O'Callaghan, professeur de neurosciences pédiatriques.

 

L’absence de réduction des tumeurs rénales est le petit « bémol » de cette étude, cependant ses auteurs regardent déjà si la modification de la dose pourrait faire la différence. Des résultats somme toute extrêmement positifs, alors qu’il n'existe actuellement aucun remède, et que seuls certains symptômes peuvent être traités via un suivi régulier par un médecin spécialiste.


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