SÉCURITÉ ALIMENTAIRE: Chaque consommateur doit être acteur de son alimentation
Il faudrait aussi que les consommateurs soient un peu plus à l’écoute des avertissements ou des messages de sécurité alimentaire, et acceptent de modifier leurs préférences et leurs habitudes alimentaires ! C’est un message, original, de chercheurs du Cornell Food § Brand Lab car, pour une fois, il n’interpelle pas les autorités sanitaires ou les industries agroalimentaires, mais les consommateurs, sur les risques de sécurité alimentaire. « Il appartient aussi aux consommateurs d’être acteurs de leur alimentation », rappellent ces nutritionnistes, dans le Canadian Journal of Agricultural Economics.
La question de la sécurité alimentaire, avec la mondialisation de l'approvisionnement, est une préoccupation majeure incontestable en santé publique, pour les autorités sanitaires, les industriels mais aussi les consommateurs que nous sommes. Dans de nombreux cas, les autorités et les fabricants « font leur travail » et avertissent sur les risques associés à certains produits alimentaires, mais les consommateurs n'écoutent pas. L'étude de l'équipe de Cornell révèle la difficulté de parvenir à cette écoute. En cause des habitudes et des préjugés alimentaires souvent très fortement ancrés.
L'étude menée ici avec 116 participants invités à évaluer 3 saveurs de barres de chocolat: noir, amande et cacahuète. Un premier groupe pouvait choisir sa saveur préférée au départ, les autres participants étaient assignés à commencer par une des barres au hasard. Les participants ont été informés préalablement de risques de sécurité alimentaire concernant 2 des 3 barres, soit la présence d'une toxine d'origine alimentaire, forte avec la barre aux « cacahuètes » et légère, avec la barre aux « amandes ».
· Les participants qui avaient librement choisi leur saveur au départ sont, en moyenne, prêts à payer le même prix pour leur barre, après avoir été mis au courant du risque alimentaire. Certains sont même prêts à payer 58% plus cher !
· Les participants qui avaient librement choisi les barres « à risque » évaluent, après information, le risque à un niveau 2 fois moins élevé que ceux qui ne les avaient pas choisies.
Les consommateurs sont donc sélectifs dans leur écoute. Si un avertissement contredit leurs goûts ou leurs habitudes, ils l'ignorent, concluent les auteurs. L'information sur les risques alimentaires ne suffit pas pour obtenir des consommateurs des changements de comportement. L'idée serait donc de développer des interventions de sensibilisation sur le risque d'intoxication alimentaire, en général, et sur les conséquences qui peuvent être sévères. C'est donc aussi aux consommateurs d'appendre à mieux choisir leurs aliments et à veiller à leur alimentation.
Source: Canadian Journal of Agricultural Economics 23 NOV 2015 DOI: 10.1111/cjag.12089 Existing Food Habits and Recent Choices Lead to Disregard of Food Safety Announcements
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