SOLEIL et U.V.: Ils continuent à brûler bien après la tombée de la nuit
Il ne faut pas croire qu’une fois protégée ou à l’ombre, notre peau est subitement protégée des effets délétères des U.V.. C’est ce que nous apprend cette étude internationale, publiée dans la revue Science. Ses conclusions qui confirment la persistance, « after dark », de dommages des UV sur les cellules de la peau et leur ADN, ne font que sensibiliser encore plus au risque de l’exposition solaire.
Les chercheurs de l'Université de Yale aux Etats-Unis et d'autres instituts au Brésil, au Japon et du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA, Grenoble, France) expliquent : « Se mettre à l'ombre ne coupe pas les effets des rayons UV sur les cellules de la peau. Ces effets persistent des heures après l'exposition ». A la clé, toujours de ces lésions ADN, un risque accru du type le plus sévère de cancer de la peau, le mélanome.
L'étude a cherché à examiner les mécanismes biologiques impliqués dans ce processus,
· à partir de mélanocytes de souris producteurs de mélanine : Elle identifie le rôle clé de ce pigment dans le processus de lésion de l'ADN : L'exposition aux U.V. entraîne la production par la mélanine de petites molécules, appelés dimères cyclobutylpyrimidiques (CPDs) qui vont former des liaisons anormales entre les «blocs de construction» de l'hélice de l'ADN. La recherche confirme que ce processus de formation de CPDs va se poursuivre quelque 3 heures après l'exposition. C'est seulement 3 ou 4 heures plus tard que des processus de réparation se « mettent en route ». Et si l'on différencie UVA et UVB, la recherche montre que la moitié de tous les CPDs produits après exposition aux UVA se forment dans la période « After Dark ». D'autres essais avec la lumière UVB ont montré que la plupart des descriptifs produits sont survenus après l'obscurité.
· à partir de mélanocytes humains : Les conclusions sont similaires, le processus se poursuit après la mise à l'ombre, mais sur une durée plus variable.
Le rôle de la mélanine est précisé: Ce pigment est en effet présent en quantités variables selon les sujets dans les cellules de la peau et les cheveux. La quantité et le type de pigment (phéomélanine, eumélanine) sont associés au risque de mélanome. C'est pourquoi les personnes au teint pâle, aux cheveux blonds et roux, qui ont des niveaux plus élevés de phéomélanine jaune vs eumélanine brune dans leur peau et les cheveux, sont à risque plus élevé que les personnes ayant la peau mate et des cheveux bruns.
· De précédentes recherches ont d'ailleurs déjà démontré que la phéomélanine exposée à la lumière UV produit en quantité des espèces réactives de l'oxygène (ROS), qui contribuent à endommager les cellules et entraînent des lésions dans l'ADN. Ces anomalies ADN associées au mélanome sont souvent situées dans l'hélice d'ADN.
Au global, ces nouvelles données aggravent encore les effets possibles d'une exposition trop élevée au soleil ou aux U.V. et appellent à nouveau à ne pas négliger les mesures de protection de base (crème solaire, lunettes de soleil et couverture par les vêtements).
Source: Science DOI: 10.1126/science.1256022 February 20 2015 Chemiexcitation of melanin derivatives induces DNA photoproducts long after UV exposure (Vignette NHS, visuel Fotolia)
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