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SOMMEIL et DÉMENCE : Troubles du sommeil et modifications de la structure cérébrale

Actualité publiée il y a 6 années 3 mois 3 semaines
European Respiratory Journal
L’AOS peut être traitée avec un dispositif de pression positive continue (CPAP) qui empêche la fermeture des voies respiratoires pendant le sommeil.

De multiples études ont démontré l’association entre les troubles du sommeil, le déclin cognitif ou la démence, de la même manière une bonne qualité de sommeil est documentée comme un facteur de « longévité cognitive ». Cette étude australienne apporte de nouvelles preuves tangibles de cette association : l'apnée obstructive du sommeil (AOS) est ici associée à des modifications de la structure du cerveau visibles dès les premiers stades de la démence, selon ses conclusions publiées dans l’European Respiratory Journal.  

 

Dans l’AOS ou le SAOS (Syndrome d’apnée obstructive du sommeil), les parois de la gorge se relâchent et se rétrécissent pendant le sommeil entraînant des arrêts dans la respiration, connus pour réduire les niveaux d'oxygène dans le sang. L’étude suggère que cette baisse des niveaux d’oxygène peut être liée à un rétrécissement des lobes temporaux du cerveau et à un déclin correspondant de la mémoire. D’autant que l'AOS est plus fréquente chez les personnes âgées et a déjà été associée à la maladie cardiaque ou les troubles cérébro-vasculaires. Enfin, l’AOS peut être traitée avec un dispositif de pression positive continue (CPAP) qui empêche la fermeture des voies respiratoires pendant le sommeil.

 

Les chercheurs de l'Université de Sydney rappellent qu’entre 30 et 50% du risque de démence est lié à des facteurs modifiables tels que la dépression, l'hypertension artérielle, l'obésité et le tabagisme. Plus récemment, des études ont ajouté différents troubles du sommeil au nombre des facteurs de risque de démence. L’équipe a regardé précisément l’impact de l’AOS sur le cerveau et les capacités cognitives, auprès de 83 participants, âgés de 51 à 88 ans, ayant consulté en raison de préoccupations au sujet de leur mémoire, de leur humeur et, globalement de leur santé cognitive. Ces participants n’avaient pas reçu de diagnostic d'AOS. Chaque participant a été évalué pour ses capacités de mémoire et ses symptômes de dépression, a passé une IRM pour mesurer les dimensions de différentes zones du cerveau. Enfin, les participants ont été « surveillés » en clinique du sommeil, pour les signes d'AOS et par polysomnographie. La technique enregistre l'activité cérébrale, les niveaux d'oxygène dans le sang, la fréquence cardiaque, la respiration et les mouvements durant le sommeil. L’expérience montre que :

 

  • les patients ayant de faibles niveaux d'oxygène dans leur sang pendant leur sommeil présentent une épaisseur réduite des lobes temporaux gauche et droit du cerveau, des zones connues pour être impliquées et dans la mémoire et dans la démence ;
  • cette altération cérébrale s’avère liée une capacité réduite des participants à apprendre de nouvelles informations ;
  • les patients présentant des signes d'AOS sont également plus susceptibles d'avoir une augmentation de l'épaisseur dans d'autres zones du cerveau, ce qui, suggèrent les chercheurs, pourrait être une réponse par gonflement et inflammation du cerveau à ces niveaux inférieurs d'oxygène.

 

Ces résultats rappellent la nécessité de traiter le SAOS à tout âge et de le dépister chez les personnes âgées, avec en cas de résultats positifs, le passage de tests cognitifs si nécessaire. Car « il n'y a pas de remède contre la démence, mais il existe un traitement efficace contre l'AOS ».

En conclusion, l'étude suggère que le dépistage des personnes âgées pour l'AOS et leur traitement si nécessaire, pourraient contribuer à prévenir la démence dans ce groupe de population.


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