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SOMMEIL: La nuit, la respiration fait la cognition

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 2 semaines
Annals of the American Thoracic Society
Les troubles du sommeil peuvent augmenter les troubles cognitifs

Les troubles du sommeil peuvent augmenter les problèmes cognitifs, en particulier chez les personnes à risque élevé de maladie d’Alzheimer, confirme cette recherche américaine, centrée autour de la fameuse protéine APOE-ε4. Les patients porteurs de cette susceptibilité génétique à la maladie d'Alzheimer voient ainsi leur cognition significativement réduite en cas de syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) ou de troubles respiratoires nocturnes. Des conclusions présentées dans les Annals of the American Thoracic Society, qui, une nouvelle fois, appellent à gérer et traiter ces troubles, trop souvent négligés, en particulier chez les adultes plus âgés.

L'APOE est un transporteur majeur de cholestérol qui joue un rôle clé dans la réparation des lésions dans le cerveau. De précédentes études ont montré que les sujets porteurs de cette variante génétique, APOE-ε4 présentent un risque accru de maladie d'Alzheimer. Ce n’est pas anodin puisque jusqu’à 20% de la population sont porteurs de l'allèle ε4.

 

Les chercheurs du Brigham and Women's Hôpital et de la Harvard Medical School rapportent que les participants à l'étude porteurs de l'allèle apolipoprotéine ε-4 présentent des déficits cognitifs plus profonds lorsqu’ils souffrent de troubles de la respiration. Ils viennent ainsi préciser la relation entre les troubles respiratoires durant le sommeil et la cognition.

Le SAOS est associé à une baisse des capacités cognitives : L’équipe a évalué cette association sur un échantillon de 1.752 personnes, âgés en moyenne de 68 ans, participant à la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis (MESA) à partir de plusieurs indicateurs de la respiration et de la cognition. Les participants ont passé un test de polysomnographie pour l’évaluation des troubles du sommeil), ont renseigné leur sommeil et passé également toute une série de tests de cognition. Les chercheurs ont considéré l’incidence de troubles respiratoires durant le sommeil en cas d’indice d'apnée-hypopnée (apnea-hypopnea index AHI ou nombre de respirations arrêtées ou peu profondes par heure) > 15 et le syndrome d'apnée du sommeil comme AHI> 5. L’analyse de ces données montre que :

-l'augmentation de l'hypoxémie pendant la nuit (taux d’oxygène <90%) ou l’augmentation de la somnolence diurne sont associées à une capacité d’attention et de mémoire réduites,

-plus de somnolence diurne est associé à une vitesse de traitement cognitive plus lente,

-le syndrome d'apnée du sommeil (SAOS) est associé à une capacité d’attention plus faible et à une vitesse de traitement moins élevée.

 

Et ces associations sont les plus fortes chez les sujets porteurs d’APOE-ε4.

Dans l'ensemble, les effets des différents indicateurs de sommeil sur la cognition sont légers, mais associés à plusieurs autres facteurs de mode vie de risque de démence. Cependant, ces effets sont suffisants pour appeler au dépistage et au traitement des troubles respiratoires durant le sommeil pour réduire le risque de démence, en particulier chez les sujets porteurs d’APOE-ε4.

« Prenant en compte le manque de traitement efficace pour la maladie d'Alzheimer, nos résultats appuient l’importance du dépistage et du traitement de ces troubles de la respiration, dans le cadre d'une stratégie globale visant à réduire le risque de démence ».


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